Turquie-Israël, le business continue
par Phileas
vendredi 20 août 2010
La plupart des Turcs en colère qui ont protesté contre le raid mortel israélien mené à Gaza au printemps dernier sur une flottille turque, ne savent certainement pas que leurs téléphones portables, leurs ordinateurs personnels et leurs téléviseurs plasma ont été réalisé à l’aide de composants et de pièces en provenance de Tel Aviv.
Un certain pragmatisme continue de régner entre les entreprises turcs et israéliennes, en dépit des tensions politiques entre les deux pays. Même si le raid israélien sur la flottille turc a créé des tensions diplomatiques graves à la fin mai 2010, il ne semble pas que les entreprises israéliennes soient sur le point de quitter le sol turc, pour autant.
Elles sont excessivement bien implantées dans le paysage économique de la Turquie et sont leaders dans des secteurs d’activités aussi différent que l’informatique ou la maîtrise des systèmes d’irrigation.
Le ministère de l’économie turc tempère l’agitation des députés en expliquant que ces entreprises n’ont pas été touchées par les évènements de juin dernier.
La première raison est que les israéliens ont l’habitude d’opérer économiquement sous des enseignes turques et de se soumettre à la législation juridique du pays, lorsqu’ils s’implantent en Turquie.
La deuxième raison réside dans la très bonne santé du commerce bilatéral, entre les deux pays, qui a atteint environ 3 milliards de dollars en 2009.
Enfin, à cette partie immergée de l’iceberg, s’ajoutent des relations d’affaires dissimulées dans lesquelles des sociétés turques utilisent des partenaires israéliens pour prendre des parts sur le marché américain, tandis que des sociétés israéliennes se servent en retour des bonnes relations de voisinnage entre turcs et les pays arabes, pour sous-traiter un maximum de produits et de services.
Lorsqu’on demande aux hommes d’affaires Turcs ce qu’ils pensent de la situation politique tendue entre les deux pays, ils sourient et vous parient que rien n’est prêt de changer quel que soit les gesticulations diplomatiques des deux pays : « nos deux pays sont proches géographiquement et partagent la « même vision » du business. S’il existe des problèmes, adressez-vous aux politiciens, les israéliens sont exactement comme nous, les Turcs, coléreux et têtus. »
Source : L’observatoire économique américain.
Crédit photo : Eda Apaydin