Un charognard de plus sur le cadavre du lion

par Cyril
mardi 1er novembre 2011

Après Goldman Sachs sur les fonds souverains, Bolloré sur les ports, Alcatel sur la fibre optique, l'ombre d'un nouveau vautour plane sur le cadavre de Kadhafi.

La Monnaie de Paris renoue avec son passé libéral et ses intérêts coloniaux.

En effet, l'institution la plus ancienne de France (12 siècles) chargée de fabriquer sa monnaie, et en déficit depuis la fin de l'empire coloniale.

Car à l'époque il s'agissait une industrie.
 
Les seules colonies d'Algérie, du Maroc et de Tunisie avait rapporté à notre institution la fabrication de plus d'un demi milliard de pièces de monnaies.
Depuis, elle se contentait de la fabrication de nos pièces, et de quelques petits états exotiques.

Mais depuis 2007, le 11 Quai de Conti, est dirigé par Christophe Beaux, un énarque néolibéral.
Son objectif, transformer la monnaie de paris en une entreprise, plus moderne, plus avant-garde et surtout plus rentable.
 
 
Son objectif, transformer la Monnaie de Paris en une entreprise, plus moderne, plus avant-garde et surtout plus rentable.
Son premier travail, le dégraissage avec la suppression d'un quart du personnel.
Viendra ensuite la modernisation du palais Conti, avec l’installation d'un restaurant gastronomique, d'un musée, l'organisation d'expositions d'art contemporain, et le développement d'une gamme de nouveaux produits très rentables.
 
Il surfe sur la crise et la hausse des métaux précieux en sortant une collection de pièces d'or et d'argent.
Avec notamment une pièce de 100 euros en or vendu au même prix qu'un napoléon, elle ne contenais pourtant que 60 euros de métal précieux.
Il est important de noter qu'à ce jour, celui qui a fait le choix de cette pièce a gagné une plus value de 25 euros, alors que celui qui a acheté un bon vieux Napoléon, a gagné 117 euros, la différence ayant été empochée par notre institution patriotique.
Je ne parlerai pas de la pièce d'argent de 10 euros qui réduit comme peaux de chagrin, elle est passé de 11 à 5 grammes de métal précieux entre 2009 et 2011, pour le même prix d'achat : 10 euros.
 
Une transformation radicale pour un service publique qui passe du statut d'institution au coût de 21 millions, à celui d'entreprise à 16 millions d'euros de bénéfice.
 
Fier de sa réussite, notre énarque visionnaire, se prend à rêver du passé poussiéreux de notre palais Conti.
En effets ces révolutions arabes et leurs changements de régimes offrent de grandes opportunités.
On ne sera pas surpris d'apprendre qu'hier, un contrat a été signé entre la Banque Centrale de Tunisie en vertu duquel La Monnaie de Paris a été chargée de la frappe de 142 millions de pièces de monnaies courantes tunisiennes.

Aujourd'hui, les les pièces et les billets libyens représentent toujours Mouammar Kadhafi. La Monnaie de Paris se propose donc de participer à son changement.
 
"Lorsqu’on utilise la monnaie tous les jours et notamment dans un pays en crise et en reconstruction, c’est important d’avoir un symbole monétaire dans lequel on ait confiance", estime Christophe Beaux, interrogé par Europe 1. "La monnaie représente aussi le lien social qu’on a les uns envers les autres. Donc, quand il y a un événement aussi fort qui se produit, comme celui de la Libye, même si ça peut paraître très superflu, ça fait partie des éléments clés de la construction d’un pays."
 
La monnaie de Paris fait depuis pression sur le Quai d’Orsay pour qu'il intercède auprès du le Conseil national de transition (CNT), qui exerce le pouvoir à Tripoli.
 
Depuis le 12 juin, on peut visiter au palais Conti une exposition au titre ironique 'Art et argent, liaison dangereuse'.

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