Vent de panique à l’Assedic

par Yohan
lundi 13 octobre 2008

Les compteurs commencent à s’affoler du côté de l’Assedic.

"On s’attend au pire !" lance un salarié de chez eux.

Le bruit court que leurs agents verraient actuellement grossir les déclarations de personnes déclarant avoir perdu, ou en passe de perdre bientôt, leur emploi.

L’Unedic, de son côté, tente de rassurer en parlant d’une quasi-stagnation des inscriptions sur septembre.

Les entreprises ne sont pas en reste et menacent. En ce moment, des petits patrons aux abois prennent le téléphone pour exiger des délais pour régler leurs cotisations chômage. Il est vrai que leurs banquiers sont depuis le début de ce mois « aux champignons » pour cause de crise financière.

Le coup de semonce est suffisamment fort pour pousser la direction de l’Unedic à envisager un report exceptionnel des cotisations chômage des PME, une annonce jugée précipitée, par le gouvernement.

Si ce n’était que cela... même les gros viennent y mettre leur grain de sel.

Plan social chez Eads Test & Services (Aéronautique), plan social chez Sanofi-Aventis (industrie pharmaceutique - 927 postes), suppression de deux lignes de montage chez Renault (1 000 postes d’ouvriers à Sandouville), plan social chez Sicli Cofisec (risque incendie), plan social chez Noel (fabricant de chaussures pour l’Armée à Vitré).

Le tableau de bord des plans sociaux se noircit à vue d’œil. Tous les secteurs ou presque sont touchés.

Dans le secteur de l’informatique et des technologies de la communication, des entreprises comme Free, Hewlett Packard, eBay ont déjà présenté la douloureuse à leurs syndicats et, maintenant, c’est au tour de nVidia (leader sur le marché des cartes graphiques) d’annoncer 360 licenciements.

De leur côté, les start-up technologiques commencent à faire grise mine et se disent déjà affectées par la crise financière.

Plus grave, à en croire les rumeurs, le bâtiment ne serait pas au mieux, même si, pour l’heure, la rumeur tient plus de l’oracle que d’autre chose.

Déjà un signe inquiétant vient de l’immobilier qui, comme on le sait, marche de pair avec le BTP.

En effet, après l’annonce de 166 suppressions d’emplois chez Kaufman & Broad, c’est au tour de Nexity d’annoncer son plan social qui devrait toucher 150 salariés.

Chez Celeos, on vient également de confirmer la suppression de 247 emplois, ce qui fait dire au PDG de Nexity que près de 180 000 emplois pourraient être supprimés dans le BTP par répercussion.

De son côté, la FNTP s’empresse de calmer le jeu en déclarant avoir selon les chiffres un carnet de commande convenable, mais propose quand même son plan anti-crise.

Il est vrai que, si le bâtiment ne va pas bien, rien ne va plus...

Ces annonces qui se succèdent à rythme étonnant laissent cependant songeur.

En effet, il n’y a pas si longtemps, le mensuel Courrier Cadres titrait sur une pénurie de cadres dans tous les secteurs, et certaines des entreprises qui annoncent aujourd’hui des plans sociaux plastronnaient en exhibant des profits en hausse, il y a peu.

Il se pourrait bien que certains profitent de la crise bancaire et boursière pour faire le grand ménage de printemps, avant l’heure, donc.

En effet, ce qui est une réalité depuis longtemps palpable dans les PME l’est parfois aussi dans les grandes. Mais, on sait aussi que, pour certaines d‘entre elles, annoncer un plan social peut cacher un message subliminal adressé à leurs actionnaires.

Des actionnaires qui, en ce moment, ont l’œil plus que jamais rivé sur la bourse...

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