Un cri d’alarme pour la faune et la flore

par Véro
jeudi 27 avril 2006

L’histoire écologique du Québec est en jeu : qu’adviendra-t-il du Mont-Orford ?

Plus 55 000 autographes ont été aimablement signés dans l’espoir que Jean Charest abandonne la vente des 649 hectares du territoire du Parc national du Mont-Orford. Bien que plusieurs personnalités publiques se soient aussi ralliées haut et fort à cette cause environnementale, le gouvernement Charest n’entend pas changer d’avis de si tôt. Amir Khadir, un des représentants de Québec Solidaire, a déclaré qu’il "serait mal perçu dans l’histoire que le Québec ait bradé un parc public pour des aspects bassement pécuniaires".

De son côté, André Boiclair, le chef du Parti québécois, espère un retour en arrière qui permettrait de remettre en vigueur la loi sur les parcs. La privatisation du Mont-Orford lui apparaît comme une idée folle pour un projet bâclé et mal ficelé. La population aussi exprime un grand appui pour cette cause : des dons totalisant 15 000 $ ont été amassés pour couvrir les frais occasionnant une prochaine contestation judiciaire de ce projet. Événements après événements, on rallie les citoyens à cette cause qui semble devenir de plus en plus corrosive. C’est ainsi que, le 22 avril 2006, fut organisé par SOS Parc Orford la plus grande marche pour un enjeu environnemental québécois. Réunissant 12 000 personnes en plein cœur de Montréal qui prônent l’intégrité du réseau des parcs du Québec, on restait déconcertés, voire fascinés par ces gens totalement différents les uns des autres, en termes d’appartenance religieuse, ethnique, politique et de conditions socio-économiques, mais qui pourtant se serraient les coudes, jeunes et moins jeunes, pour cet amour de la nature qui les unit. Le parc du Mont-Orford est parc national depuis 1938, soit depuis bientôt 70 ans, il est recouvert de forêts et de milieux humides naturels.

Plus de 76% de la superficie à vendre est composée d’écosystèmes qui constituent une véritable richesse naturelle et un héritage hors du commun en ce qui concerne la flore. L’article 5 de la loi stipule que contrairement à d’autres parcs nationaux, celui du Mont-Orford reste protégé contre toute forme d’exploitation minière ou forestière dans le but d’assurer la préservation des ressources naturelles. En effet, on retrouve sur ce territoire des bétulaies, des forêts conifériennes, des espèces d’herbacées susceptibles d’être prochainement révélées comme menacées au Québec.

Outre qu’ils constituent en eux-mêmes des milieux de grand intérêt écologique, ils abritent des animaux tels le cerf de Virginie, l’orignal, le castor, sans oublier le rat musqué, la loutre et plusieurs espèces diversifiées d’amphibiens et de reptiles qui se font de plus en plus rares. Un refuge aussi pour 210 espèces d’oiseaux. Bref, le parc du Mont-Orford représente un authentique trésor provincial faunique et floral, et il serait dommage d’en perdre l’essence, si rafraîchissante.


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