Entre fusion et confusion

par olivier cabanel
vendredi 25 mars 2011

Entre les réacteurs japonais toujours en fusion plus ou moins partielle, et la confusion qui règne dans les rangs de l’UMP au sujet du « front républicain », l’heure est aux doutes avant celle des certitudes.

A Fukushima, les informations données avec une grande parcimonie par les gérants des centrales nucléaires japonaises entretiennent le doute.

Il faut donc grappiller les informations au compte goutte, et la stratégie de Tepco pourrait s’avérer dans la durée nettement contre-productive.

Aux dernières nouvelles, l’eau des robinets de Tokyo n’est pas conseillée aux nourrissons, et les légumes à large feuille sont par endroits déconseillés à la consommation.

Quant à l’eau de mer, elle dépasse de 147 fois la norme établie en substances radioactive. lien

Le réacteur n° 3 chargé d’une centaine de tonnes de Mox (mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium) est toujours hors contrôle, et régulièrement les équipes sur place doivent quitter le site.

En gros, les réacteurs,  en fusion partielle (lien), restent dans un état particulièrement critique en l’absence de source de refroidissement pérenne. lien

D’autre part, l’utilisation de l’eau de mer risque de provoquer d’autres difficultés, suite à la corrosion du sel qui pourrait entraîner un risque de blocage de soupapes. lien

Quant à l’improbable connexion électrique que les médias nous ressassent depuis plusieurs jours, on peut découvrir sa nature sur ce lien.

Il est plus que probable que les autorités japonaises, devant l’impossibilité de refroidir les cœurs des 4 réacteurs en fusion partielle feront bientôt le choix de les enfouir. lien

Une carte radiologique du site de Fukushima montre l’étendue de la pollution sur le site. lien

Au sujet de la radioactivité japonaise en France, les autorités se veulent rassurantes, comme à l’accoutumée, et si la journée du 23 mars n’a pas montré une augmentation significative de la pollution nucléaire, il ne faut pas oublier que celle qui nous arrive à mis 12 jours pour nous parvenir, et comme la centrale continue jour après jour à relâcher en quasi continu de la radioactivité, celle-ci continuera de nous parvenir fatalement au cours des jours à venir.

Or celle qui a été relâchée le 23 mars par le réacteur n° 3 est la plus importante depuis le début de la catastrophe, (lien) et pourrait être présente sur l’Europe logiquement dans 12 jours, en n’oubliant pas l’effet néfaste qu’auraient à ce moment d’éventuelles pluies qui plaqueraient cette pollution sur le sol.

Une bonne nouvelle malgré tout, les éoliennes off-shore japonaises ont résisté au tsunami, et fonctionnent normalement. lien

Pourtant, manifestement la leçon n’a pas suffit, puisqu’on apprend que les banques japonaises vont prêter 17,4 milliards d’euros pour construire de nouvelles centrales thermiques et pour démanteler les centrales endommagées (lien) ce qui est une goutte d’eau par rapport aux plus de 300 milliards que coutera la catastrophe japonaise. lien

L’Allemagne, en décidant d’arrêter 7 réacteurs nucléaires a provoqué une bénéfique « réaction en chaine » en Europe : l’Italie décide un moratoire,  la Suisse ouvre le débat, tout comme la Lituanie, l’Estonie révise son choix de construire une nouvelle centrale, et le chargé des questions énergétiques de l’Union européenne exige la sortie de l’atome, devant l’indifférence irrationnelle française. lien

La Russie, qui a, depuis un certain Tchernobyl, un peu d’expérience en la matière prend logiquement des mesures sanitaires. lien

Quant au réseau « sortir du nucléaire » il lance un appel. lien

En attendant, les français qui se sont fait tromper il y a 25 ans, se sont acheté des capteurs. lien

Pour les cantonales, ce n’est pas encore la fusion entre le FN et l’UMP, et c’est surtout la confusion.

De nombreux éditorialistes jugent pourtant cette fusion inévitable, devant l’évidente proximité idéologique des deux partis : « il n’existe pas l’épaisseur d’un papier de cigarette pour différencier les déclarations du gouvernement et ceux du Front National sur les thèmes de l’insécurité et de l’immigration  ». lien

En effet comme l’écrit Jean François Kahn « qui peut croire que le parti sarkozyste préfèrera sombrer corps et bien plutôt que de conclure une alliance avec l’extrême droite lepéniste ?  » lien

Arnaud Montebourg ne dit pas autre chose en imaginant pour très bientôt « l’organisation accélérée et préfiguratrice d’un projet d’alliance sur le plan national de l’UMP avec le FN ». lien

Car enfin quelle différence reste-t-il entre un Patrick Binder, candidat FN alsacien qui lance un site islamophobe (lien) et les déclarations racistes du clan UMP ?

De Josaine Plateret (lien) à Brice Hortefeux, (lien) en passant par Chantel Brunel, ou Claude Guéant, les propos racistes tenus par des membres des deux partis se suivent et se ressemblent comme on peut le découvrir sur ce florilège. lien

S’il fallait encore des preuves des convergences entre ces deux partis, le 16 décembre dernier, l’UMP avait investi Jean Louis de Noël, ancien cadre du FN pour les cantonales de Perpignan. lien

Hélas, il ne faut jamais croire au Père Noel, ce jean Louis a été éliminé au premier tour. lien

Le 27 mars prochain, le Front National sera donc présent au second tour dans un canton sur cinq. lien

Il sera en lutte dans près de 400 cantons contre le PS, et dans seulement 89 face à l’UMP. lien

Après la décision du chef de l’état du « ni, ni » François Fillon a pris le contrepied de son patron, appelant un sursaut républicain en votant contre le front national.

Ce qui a provoqué l’ire présidentielle et la colère dans les rangs de l’UMP.

Pour ajouter à la discorde, le patron de l’UMP, Jean François Copé appelle à son tour à voter contre le FN. lien

Pourtant, dimanche soir, le même Copé, avait affirmé qu’il n’appellerait pas à voter PS. lien

Henri Guaino, le conseiller spécial de Sarközy, contre toute attente, est prêt à voter PS au second tour. lien

Or le même Guaino avait affirmé le 21 mars son opposition totale à un front républicain, ajoutant que ce serait « une erreur politique majeure ». lien

Valérie Pecresse, à son tour, est prête à voter à gauche, tout comme NKM, et Dominique Paillé affirmait « il faut revenir aux valeurs du centre et de la droite humaniste ».

Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Alors, après avoir clamé qu’elle ne favoriserait ni le PS, ni l’UMP, Marine, la corsaire de la République, avoue sur l’antenne d’Europe 1, que certains candidats de la droite auront son soutien. lien

Bien évidemment, elle remplace le sigle UMP par l’appellation « divers droite » ce qui sur le fond, ne change pas grand-chose. lien

Pour Stéphane Rozes interviewé sur l’antenne d’Europe 1, « l’UMP banalise le vote FN », appelant discrètement les électeurs à ne pas hésiter : sur l’air de « on ne vous l’a pas dit, faites comme vous voulez », car, comme il le déclare à Guillaume Cahour : « le fait que l’UMP n’appelle pas à voter pour un front républicain, ça veut dire pour les électeurs de l’UMP que finalement, il n’y aurait pas tant de différence que çà entre l’UMP et le Front National » vidéo

La réponse attendue dimanche soir donnera, en cas de victoire de la « Marine nationale » le signal d’une prochaine fusion annoncée déjà par Christian Vanneste entre l’UMP et le FN. lien

Alors pour Fukushima, ou l’UMP et le FN, après la confusion, il y aura probablement fusion.

Un blog citoyen, avec beaucoup d’humour propose sa contribution sur ce lien.

Comme le dit mon vieil ami africain :

« premier gaou n’est pas gaou, c’est deuxième gaou qui est niata ».

Que l’on peut traduire ainsi :

« Celui qui se fait avoir une fois n’est pas idiot, mais s’il se fait avoir deux fois, c’ est un imbécile ».

Ndr : pour le dernier mot, on peut en utiliser un autre qui n’a que 3 lettres commençant par un C et finissant par un N.

Maître Cappello ?

L’image illustrant l’article provient de « atelierdecreationlibertaire.com »


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