2020 : La guerre de l’eau

par Gabriel
mercredi 5 janvier 2011

      Frontière Malienne à l’ouest de Taoudenni, un groupe d’enfants du clan des Malinkés est assis au bord d’un puits asséché, à leurs côtés des carcasses d’antilopes et de gnous gisent sur le sol craquelé par les sécheresses successives. D’énormes mouches bleues, charognards bourdonnants, s’appliquent à nettoyer les squelettes des lambeaux de chairs récalcitrants. Des troupeaux de plusieurs milliers de tête meurent déshydratés sur tout le continent. L’eau potable est devenue plus rare que le pétrole. Avec la montée des températures plusieurs sources alimentant les rivières et les fleuves se sont taries et le désert avance sur les terres non cultivées. Les armées de quarante pays sur les cinquante sept territoires que compte le continent s’affrontent pour la maîtrise des fleuves, des rivières, des barrages et des oasis restants.

En Europe ou sur le continent américain, c’est guère mieux, si la quantité ne fait pas défaut, la non qualité en revanche rend celles-ci impropre à la consommation. Les nappes phréatiques ont été souillées par les engrais et autres pesticides dont les commercialisations intensives furent autorisées avec l’approbation des députés ou sénateurs lobbyistes des sociétés de phytosanitaire. A cela se rajoute la pollution par les déjections animales dont les cheptels sont concentrés en très grand nombre près des points d’eau. Les céréales, les fruits et les légumes sont saturés de toxines.

L'

immense réserve d’eau non potable des océans, comme nos larmes trop salées, nous rappelle cruellement les futilités balnéaires passées. Des centaines de millions sont débloqués en catastrophe pour la construction d’usines de désalinisation des eaux de mer et pour mettre aux normes les canalisations pétrolières et gazières afin qu’elles alimentent en eau les pays non côtiers. Bonnes initiatives mais tardives car des milliers de personnes meurent chaque jours de maladies ou d’atrophies dues à un manque d’hydratation régulière.

L’or blanc a détrôné l’or noir et le métal du même nom. Voilà à quoi se résume aujourd’hui nos vies, une goutte d’eau, petit rassemblement de molécules amies commercialisées par une poignée de bandits. Car il est dans les grands crimes de l’histoire de l’humanité que de donner la gestion des éléments vitaux à la vie aux intérêts privés. Maintenant, la vie et la mort des peuples se valorisent à leurs indices boursiers. Comme punition à l’inconscience collective, dans les sources taries, l’homme n’aura même plus le loisir de contempler le reflet de ses perfidies.

 

http://afriquinfos.centerblog.net/6743-2020-la-moitie-de-la-planete-sans-eau-potable

 

http://www.astrosurf.com/luxorion/eau-monde.htm

Documents joints à cet article


Lire l'article complet, et les commentaires