3è conférence mondiale sur le climat (31/8 au 4/9 à Genève) : Quels enjeux ?

par Fredon
samedi 29 août 2009

Organisée par l’Organisation Météorologique Mondiale, cette troisième conférence réunira quelques 1500 participants : scientifiques, fournisseurs de services météo, décideurs politiques et économiques au plus haut niveau, organismes publics et privés.

L’objectif de cette conférence est « d’accroître l’interaction entre ceux qui élaborent et ceux qui utilisent l’information météorologique pour mieux l’adapter aux changements climatiques. »
 
Au final, les utilisateurs des données météo se retrouvent dans tous les secteurs socio-économiques des sociétés, et même dans tous les foyers équipés d’une télévision. Quel secteur n’est pas concerné ? On n’en voit guère : l’agriculture, l’alimentation, l’eau, l’air, la santé, l’environnement, le tourisme, les transports, la gestion des risques, la prévention des catastrophes annoncées…
 
Le thème général de cette conférence s’intitule « la prévention climatique et l’information pour la prise de décisions. » A partir des avancées scientifiques permettant des prévisions à différentes échelles de temps, des plus immédiates aux plus éloignées.
 
La conférence entend prendre en compte les problèmes de société quant à leur adaptation à la variabilité climatique et aux changements dans les secteurs concernés.
 
Le principal résultat attendu est « un cadre international facilitant les efforts pour réduire les risques et réaliser les avantages associés aux conditions climatiques actuelles et futures, en intégrant la prévision climatique et des services d’information dans le processus décisionnel »
 
Sous réserve des problèmes de traduction du site lui-même http://www.wmo.int/wcc3/outcomes_en.php l’OMM préconise un cadre global, de niveau mondial, pour les services climatologiques en vue « de développer et d’améliorer les services aux différents secteurs, aux utilisateurs, de renforcer les capacités des pays en développement et d’élaborer des politiques pour appuyer la demande de services climatiques dans un intérêt économique et sociétal. »
 
A aucun moment, l’OMM ne se prononce sur la notion de « réchauffement climatique global et anthropique ». Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), partenaire de la conférence, est cité dans l’introduction à propos du « cadre international permettant d’élaborer, à partir du constat qui ressort des rapports d’évaluation du groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les services requis pour faciliter l’adaptation à la variabilité du climat… » 
 
L’OMM se placerait ainsi discrètement sous l’influence du GIEC qui n’hésite pas à trancher la question de la nature et des causes des changements climatiques en cours (le propre du climat c’est d’être en perpétuel changement) et de déterminer les objectifs politiques auxquels les Etats devraient se rallier, en multipliant l’alarmisme, le catastrophisme, les informations sélectives, concourant à la culpabilisation des peuples aussi bien qu’à l’absolution des prédateurs.
 
Bien sûr que la planète est soumise à rude épreuve et qu’il est temps de remettre en question le productivisme et le consumérisme à l’œuvre, considérer les finalités sociales et écologiques de l’économie, décider d’une tout autre répartition des richesses, réellement réductrice des inégalités…ce qui n’est pas vraiment à l’ordre du jour de Copenhague. Mais tant mieux si des progrès y sont enregistrés en termes d’économie d’énergies, de promotion des énergies renouvelables, de réduction des pollutions…
 
L’OMM se situe au niveau des sciences de l’observation du climat et de la transmission des informations au plus large public possible pour que les connaissances climatiques, les prévisions servent positivement les acteurs sociaux, les populations en même temps que la protection de la nature et de tout ce qui nous entoure.
 
A l’évidence, cette conférence n’est pas le lieu du débat de fond sur les causes politiques des dégradations profondes de notre environnement.
 
Ce qui va s’y passer n’en a pas moins une grande importance pour une meilleure connaissance des phénomènes climatiques et de leur complexité.
 
René Fredon

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