Au-delà des débats sur Linky : la transition énergétique
par Enjeux Electriques
mercredi 23 octobre 2013
« Linky est un projet stratégique pour la France » a lancé Delphine Batho, le 16 octobre, devant ses collègues de l’Assemblée Nationale. Malgré son départ abrupt du gouvernement, l’ancienne ministre de l’écologie soutient la décision de Jean-Marc Ayrault de déployer le nouveau compteur d’électricité d’ici 2020.
Beaucoup a déjà été dit sur les avantages et critiques à l’égard de ce compteur :
• Parmi les avantages : relevé à distance, maitrise des consommations …
• Parmi les critiques exprimées : coût de l’installation, utilisation des données personnelles.
Afin d’éclaircir ces dernières incertitudes, les députés de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale ont invité le 16 octobre les soutiens et les sceptiques à s’exprimer sur l’intérêt de Linky.
Linky : vers un consensus
Force est de constater que la concertation menée autour du compteur communicant a permis d’avancer sur les points de discorde. Ainsi, concernant le coût du compteur même UFC-Que Choisir admet que Linky « sera neutre pour la facture des consommateurs ».
A propos de la gestion des données, la CNIL (l’autorité en charge d’assurer le respect de la vie privée) a prévu qu’ERDF n’aura accès qu’à la consommation totale des foyers et non au détail pièce par pièce ou appareil par appareil. A cet égard, Michèle Bellon, présidente d’ERDF, a précisé qu’il est, de toute manière, « impossible de savoir quand les gens prennent leur douche » puisque « le ballon d’eau chaude chauffe pendant la nuit ».
Pour ce qui est des ondes émises par le compteur, l’audition à l’Assemblée nationale a permis d’apprendre, qu’en réalité, Linky n’en émet pas plus que le compteur bleu actuel, « à la limite du mesurable ».
Linky et l’optimisation de l’électricité
Au-delà des réponses apportées aux différentes interrogations légitimes sur le compteur, l’audition à l’Assemblée nationale a permis de mettre en lumière l’enjeu réel de ce changement : améliorer consommation et production d’énergie.
Ainsi, côté consommation, le nouveau compteur va aider à rendre plus « palpable » l’électricité. De fait, grâce au suivi par internet, Linky va agir pour l’électricité comme une jauge à essence pour les voitures. En effet, le compteur communicant va permettre à l’usager d’être doté d’un tableau de bord électrique l’incitant à « lever le pied » en période de forte consommation.
Côté production, avec Linky, est en train d’être mis au point un système d’« heures creuses solaires ». Le but : inciter à utiliser l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques lorsqu’elle est abondante. Associé à des appareils programmables, il devient dès lors possible de déclencher le lave-linge quand les énergies vertes sont au maximum de leur production, et éviter le recours aux centrales à gaz ou à charbon.
Delphine Batho a donc effectivement raison : Linky est bien « un projet stratégique pour la France ». Car c’est sur la base de ce compteur que va se réaliser la mue de l’électricité, assurant notamment le développement des énergies renouvelables et une utilisation plus juste de celles-ci.