Ch’ti fox day, jours de massacres de renards
par POlivier
mercredi 29 janvier 2014
Du 17 au 23 février est organisé le « ch’tis fox days », le jour des renards ch’tis. Mignon ? Pas vraiment, puisque plus que de fêter l’animal, c’est une semaine de « régulation » qui est prévue.
Il est ainsi tout à fait possible et légal de prévoir une semaine de massacres organisés sans aucune autre justification que la sacro sainte « régulation » qu’on nous ressert à toutes les sauces. Et attention, ceci concerne tout le département du Nord : imaginez un peu l’ampleur du massacre. Evidemment, tout le monde est convié : déterreurs, piégeurs, louvetiers, chasseurs, et comprenez bien que ceux des régions voisines pourront aussi venir massacrer du goupil, y a pas de raison de ne pas en profiter…
Heureusement, rapidement, des associations se sont mobilisées, et des actions se sont multipliées pour tenter d’éviter ce massacre injustifié. Hélas, les chances d’y arriver sont minces : étant sur la stupide liste des nuisibles, le renard peut être massacré toute l’année, de toutes les façons possibles, de jour comme de nuit. Pourtant, il n’est aucunement nuisible, et les fautes qu’on lui porte sont soit obsolètes, soit mensongères.
Par exemple, sa réputation de mangeurs de poules n’a plus lieu d’être, la majorité des élevages se font industriellement, dans des bâtiments ou il lui est totalement impossible d’accéder. Les petites exploitations et les particuliers qui en possèdent encore, quant à eux, ont généralement entièrement grillagés leurs terrain, surtout pour éviter que les poules ne s’échappent ou qu’elles se fassent voler par d’autres (cas bien plus nombreux et moins médiatisés).
La rage du renard n’existe officiellement plus depuis 2001. Et contrairement à ce qu’on peut croire, ce n’est en aucun cas l’éradication des animaux qui a freiné la rage, mais la vaccination ! Même si il est possible d’éradiquer une espèce bien spécifique (le loup pourra vous le confirmer) , cela est très difficile dès lors que l’animal est répandu sur tout le continent : il faudrait mettre en œuvre des moyens colossaux pour y arriver et cibler cette espèce, les autres moyens de destructions n’étant pas ciblés, le massacre devient général et totalement inutile et sans effet sur la maladie. Notons par ailleurs que le plus grand vecteur de la rage n’est pas le renard, mais le chien en premier lieu, le chat en second : tout les mammifères peuvent être infectés, le renard n’était qu’un porteur parmi d’autres.
En réalité, le renard est un prédateur des plus utiles pour l’environnement, puisque opportuniste : il se met sous la dent tout ce qu’il peut, que ce soit de la viande ou des fruits, mais son principal menu reste les souris et campagnols, dont chaque renard en mange 10000 par an : imaginez sans eux, ce qu’adviendrait de nos récoltes… Au pire, un champ de désert, au "mieux", un champ toxique !
Il faut mettre un terme à cet événement déguisé qui n’est qu’un pur massacre inutile. Et si ce n’est pas le cas, pourquoi autant de chasseurs vont mettre en scène les renards tués ? Cela ne fait que prouver leur côté sadique, on ne peut décemment prêter à ces gens une quelconque intention de régulation ! Régulation qui, par ailleurs, se fait de façon naturelle, on ne le répètera jamais assez : si la nourriture vient à manquer, la population décline, et inversement. Et ce ne sont pas les chasseurs qui prétendront le contraire, eux qui ont multiplier les cochongliers au point qu’ils n’arrivent plus à faire face aux dégâts qu’ils causent…
Pour l’abolition du ch’tis fox day et, à terme, pour la fin du statut des nuisibles qui n’a aucun fondement écologique et qui n'existe que pour contenter quelques uns tout en nous donnant l'illusion d'une pseudo supériorité sur les autres espèces qu'on "régulera" alors... Pourtant, en terme de gestion, tout les domaines nous indique que nous sommes très peu doués, toujours rattrapés par des intérêts personnels de court terme. L'environnement ne fait pas exception, bien au contraire : c'est un des domaines ou lon' peut voir le mieux nos dérives et notre médiocrité, et ceci depuis plusieurs siècles.