Climat : sauve qui peut !
par Fredon
lundi 9 novembre 2009
A un mois d’un sommet qui se voulait historique, la montagne risque d’accoucher d’une souris.
La théorie du réchauffement anthropique en a pris un coup. A trop vouloir nous convaincre que l’homme est la principale origine des changements climatiques et qu’il peut, par conséquent, décider de la température de la planète, comme s’il était devenu le Maître de l’univers, les « réchauffistes » ont dû céder du terrain aux « solaristes « , présentés comme des sceptiques de la thèse officielle, voire des négationnistes de l’évidence scientifique.
Et ils n’ont pas lésiné sur les moyens, sur les prédictions, sur les déclarations les plus alarmistes pour conditionner l’opinion et l’amener à confondre pollutions et climat.
Ce n’est pas l’épuisement des ressources fossiles qui menace l’environnement, c’est la poursuite de leur exploitation intensive qui pollue la planète et constitue une menace pour la santé de ses habitants et pour les écosystèmes. C’est le productivisme découlant du mode de gestion, des buts assignés à l’économie capitaliste : produire au moindre coût et au plus haut taux de profit possible.
Ils ont voulu et ils continuent à faire croire que le grand défi de ce siècle, c’est celui du réchauffement climatique parce qu’il commanderait tout le reste et notamment le développement économique. Ils vont même jusqu’à parler de réfugiés climatiques à l’appui de leur thèse catastrophiste.
D’ailleurs, ils nous demandent, avec un bel ensemble, de répondre à l’ultimatum climatique. Il n’y a plus qu’à s’incliner et à s’élancer, tel Sancho Panza, à l’assaut des moulins à vent. Il faut voir avec quel mépris ils traitent les scientifiques, qui sont légion et non pas quelques originaux de peu d’influence, qui déduisent de leurs travaux que les changements climatiques, au demeurant permanents, s’expliquent par des causes naturelles beaucoup plus sûrement que par les activités humaines.
Causes naturelles qui sont, précisément, l’objet de la climatologie qui n’en est qu’à ses débuts et qui a devant elle beaucoup plus d’inconnus que de certitudes définitives. Comme toute science. Alors prédire les températures à 100 ans comme si on disposait de tous les paramètres et prétendre que c’est l’homme qui peut en décider, relève d’une vaste supercherie intellectuelle.
Ce qui est bien réel, c’est l’urgence de s’attaquer aux choix économiques, donc aux politiques qui nous ont amenés à ce pillage, à ces aberrations écologiques, comme l’illustrent tant d’exemples à l’image de la déforestation pour produire des carburants et non l’alimentation de base qui manque à des millions d’humains !
Au lieu de cela, on leur demande, en plus, de ne pas polluer, de ne pas produire selon les méthodes que nous avons utilisé pour les piller, de choisir un autre développement plus écologique qu’ils ne peuvent ni financer, ni maîtriser !
Et c’est sur ça que butent les négociations préparatoires à ce sommet, et il y en a eu, sur l’égoïsme des grandes puissances qui tentent de transférer leur crise sur l’ensemble des peuples en se posant en donneurs de leçons écologiques.
« Nous on voudrait bien faire plus…mais ce sont les autres qui traînent les pieds » entend-on, de part et d’autres. Les voilà contraints de reconnaître qu’à défaut d’engagements précis de tous sur les objectifs d’émissions de g.e.s et sur le financement de ces objectifs, il faudra sauver la face avec un accord à minima, histoire de dire qu’on n’aura pas brassé tout ce vent pour rien.
En réalité, les orchestrateurs de cette partition, n’ont pas fait que brasser du vent, à l’instar d’Al Gore, judicieusement surnommé « Al Carbone » : faîtes un détour sur ce site :
Nous en extrayons cette phrase, d’un rapport d’Al Gore et Strong, dans le cadre du Club de Rome : « En cherchant un nouvel ennemi qui nous unissait, nous avons eu l’idée de la pollution, la menace de réchauffement mondial, les pénuries d’eau, la famine, toute idée du même genre conviendrait. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine et c’est seulement par le biais de changement d’attitudes et de comportements qu’on peut les vaincre. Alors, l’ennemi réel c’est l’humanité elle-même »
On comprend beaucoup mieux le but poursuivi : culpabiliser les peuples, évacuer la question sociale, celle des causes réelles et des responsables de cette fuite en avant dans le productivisme, pérenniser le système de domination…en détournant l’attention et en se faisant l’apôtre de l’écologie.
C’est tout bénéfice !
René Fredon