Débat sur la taxe carbone : créer une taxe à la fois « écologiquement efficace et socialement acceptable »
par Lucile
mardi 8 septembre 2009
Cette taxe environnementale, présentée fin juillet dans un rapport de Michel Rocard, a pour but de limiter les émissions de dioxyde de carbone, et par conséquent de freiner le réchauffement climatique causé par le rejet de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone. Cependant ça n’est pas tout. La taxe carbone pourrait bien aussi servir à préparer la société à l’épuisement des énergies fossiles (fioul, essence, gaz...) en augmentant leur prix, et ainsi pousser la recherche de nouvelles énergies.
Elle peut également être appelée taxe pigouvienne, du nom d’Arthur Pigou, le premier économiste a avoir proposé une taxation correctrice des externalités, c’est à dire des conséquences non désirées qu’un acte économique peut engendrer sur d’autres personnes. En effet, une telle taxe permet à l’acteur économique de mieux percevoir ces externalités, mais elle permet aussi de générer un revenu qui servira à remédier à ces effets non désirés.
On parle ainsi du principe "pollueur-payeur", les pollueurs étant aussi bien les entreprises que les ménages.
Cette taxe est indispensable, on ne peut plus se permettre de nier une telle évidence. L’écologie coûte cher sans aucun doute, mais c’est un investissement pour l’avenir. Tout ce qui touche aux produits bio est en effet plus cher que les produits classiques, se faire installer des panneaux solaires coûte cher sur le moment... Mais au final on y gagne ! On y gagne en santé et en économies !
La taxe carbone augmente donc les prix des produits finis proportionnellement aux émissions qu’a engendré leur production. Il serait alors nécessaire d’introduire cette taxe progressivement car elle pourrait créer des déséquilibres entre les consommateurs. En effet, l’objectif n’étant pas de mettre en place un impôt supplémentaire, une redistribution des revenus de cette taxe sera organisée. Or, les consommateurs ne bénéficiant pas de la redistribution (par exemple les chômeurs, qui n’ont donc pas les allègements de charges sur le travail) seront pénalisés. Et comme l’a dit à l’instant Lorant Deutsch sur France 2 "Ce ne serait pas juste d’appliquer cette taxe de la même manière pour tout le monde : il y a une différence entre quelqu’un qui roule en 4 x 4 et quelqu’un qui roule dans une vieille voiture qui pollue beaucoup, mais qui n’a pas le choix car il n’a pas les moyens de s’en payer une autre." Alors où faut-il placer la limite ? "Le curseur n’est pas arrêté mais, pour que la taxe atteigne son but, il me semblerait raisonnable de limiter les mesures de compensation au quart des Français les plus pauvres", déclare Yves Martin, ancien président de la mission interministérielle sur l’effet de serre.
D’après François Fillon, la taxe serait fixée à 14 euros par tonne de CO2. Mais, il y a quelques jours, le président contredit son premier ministre face au représentant d’Europe Ecologie, Jean-Paul Besset qui confie : "Le Président nous a répondu que rien n’était arbitré, ni sur le taux, ni sur la progressivité, ni sur le mode de redistribution de la taxe".