Ecran de fumée à l’Assemblée Nationale...
par Clojea
samedi 28 mai 2011
Gaz de schiste : l'Assemblée a interdit la fracturation hydraulique mai...
Cinq mois après le début de la contestation, les députés ont débattu et ont interdit l'exploitation des gaz et huiles de schiste par la méthode décriée de la fracturation hydraulique mais attention, ne relachons pas la pression.
Utilisée notamment aux Etats-Unis, cette technique est accusée, et à juste titre, de polluer les nappes phréatiques.
C'est donc au nom du principe de "précaution" que les députés se sont emparés du sujet (trois propositions de loi identiques, dont une du PS), avec la bénédiction du gouvernement. "Le président de la République et le Premier ministre s'en sont mêlés personnellement", insiste une source gouvernementale.
Mais voilà…. Pas question d’abroger les permis déjà octroyés dans le sud de la France et le bassin parisien.
La version initiale prévoyait en effet une abrogation pure et simple alors que désormais, les titulaires des permis auront deux mois pour déclarer la technique utilisée. C'est seulement s'ils recourent à la fracturation hydraulique ou s'ils ne répondent pas que les permis sont automatiquement abrogés.
Car le lobby continue :
La Global Warming Policy Foundation vient de publier un important rapport de 32 pages évaluant sous l’angle économique et environnemental les possibilités ouvertes par le gaz de schiste.
L’auteur, Matt Ridley analyse successivement les problèmes du « Peak gas », l’exploitation du gaz de schiste dans le monde et en Europe, les prévisions de ressources potentielles, les impacts environnementaux, les fluides de fracturation, les rejets et les quantités d’eau, les impacts sur le paysage et les milieux naturels, les prix, l’efficacité énergétique, le transport, la production d’engrais azotés, les modifications du marché mondial de l’énergie et les émissions de gaz à effets de serre.
Chaque thème est solidement argumenté et assorti de nombreuses références scientifiques dans la tradition du grand journalisme d’investigation.
Les principales conclusions du rapport :
Depuis plus de deux siècles, la consommation d’énergie est passée progressivement du bois au charbon, du charbon au pétrole et plus récemment du pétrole au gaz. Ces modifications du « mixte énergétique » ont chaque fois amélioré le rapport hydrogène/carbone si bien que si l’on poursuit la même trajectoire on obtiendra un rapport de 90 % d’hydrogène en 2060 alors qu’il était de 90 % de carbone en 1850.
On assiste donc à une « décarbonisation » progressive de l’énergie… ce que demandent précisément les hommes politiques et les associations de défense de l’environnement.
Autrement dit, le gaz, y compris celui de schiste abondant, est la voie à suivre car les énergies alternatives, au-delà des vœux pieux et des groupes de pression, sont peu prometteuses :
- le nucléaire est coûteux et dangereux
- l’éolien est peu fiable, coûteux et irrégulier
- le solaire coûteux, irrégulier et consommateur d’espace
- les biocarburants, coûteux et grand consommateurs d’espaces impliquent en outre la diminution de la production agricole.
J’en passe et des meilleures…. Super lobbying, mais voilà, je détecte une faille d’importance dans ce rapport, et c’est celui largement occulté, de n’autoriser aujourd’hui, dans les constructions neuves, qu’une seule possibilité énergétique, à savoir la géothermie.
En effet, si chaque maison, chaque immeuble, était doté d’un système de chauffage avec la géothermie, plus besoin d’avoir recours à autre chose. Les panneaux solaires assureraient l’électricité nécessaire au système de pompage, et pour le chauffage et l’eau chaude la géo thermie. Pour les maisons et immeubles anciens, là ou c’est possible, et avec des aides départementales ou régionales, l’affaire pourrait être menée à bien.
Il y a aussi l’étude d’autres ressources largement occulté par ce rapport.
Conclusion : Devant le lobby des pétrolier, gaziers et les pro-nucléaire, continuons à dénoncer les malversations et les magouilles, car attention, la partie n’est pas gagnée.