En France, la guerre contre la nature continue
par POlivier
samedi 20 février 2016
Manuel Valls disait « nous sommes en guerre »
Mais ce n’est pas nouveau ! Voilà des siècles que nous sommes en guerre. L’état d’urgence décrété va dans la continuité du mouvement. Comment ? Ces annonces ne sont pas faites contre la nature ? Ah oui, désolé, en réalité, l’état de guerre contre la nature est permanent, et ce n’est pas le nouveau gouvernement qui va arranger les choses.
Ces derniers mois, les actions contre l’environnement, la nature, le sauvage, la faune et la flore se sont multipliés, dans l’indifférence générale.
Tout d’abord, il y a les agriculteurs, bien sûr. Vous savez, cette profession qui étouffe depuis plusieurs années et qui continuent de critiquer les conséquences sans jamais remettre en question les causes. Evidemment, le gouvernement va dans le sens de la mondialisation, pas dans celui des agriculteurs. Mais ces derniers, en continuant de produire de la façon qu’on leur impose, vont dans le même sens… De vrais shadocks : « Il vaut mieux pomper d'arrache pied même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas ». Et cette fois, ils ne peuvent pas accuser le loup.
Le loup, d’ailleurs. 36 loups l’année dernière, mais on veut faire plus encore cette année, alors même que le nombre de loup n’augmente plus, suite aux massacres généralisés. Au point ou certains veulent se faire justice eux-même. Pourquoi se gêner ? Avec un gouvernement anti-loup et toujours à l’écoute des éleveurs qui, n’ayant plus aucun pouvoir sur leur production, le transport, l’abattage, le prix et la vente, s’acharnent contre l’unique élément dont ils peuvent encore disposer. Et tant pis pour le loup. Va t-il disparaître à nouveau ? Certains n’attendent que ça.
Bien que sur médiatisé, le loup n’est pas la seule victime de la guerre menée au vivant. Les requins sont aussi traqués, la chasse aux oies a à nouveau été prolongée, certains préconisent l’éradication totale de certaines espèces, mais qu’il se rassure : on en a déjà exterminé des centaines, voir des milliers.
Les espèces protégées ne sont pas mieux loties. En dehors du loup, dont il faut rappeler que c’est encore une espèce protégée pour le moment, les autres espèces trinquent aussi : hibou grand-duc, vautour fauve, sans oublier les 12 mouettes rieuses et la tadorne de Belon massacrés.
Rassurez vous, les espèces menacées ne sont pas les seules qui trinquent, puisque les « nuisibles » mais aussi toutes les autres trinquent aussi, que ce soit par le piégeage ou les autres moyens de tueries, dont la chasse reste un acteur puissant, que ce soit par sa pression sur la faune mais aussi sur notre société.
Et pour l’environnement au sens large ? C’est la même. On apprend ainsi que seule Fessenheim fermera dans les 10 ans, on commence à peine à réaliser la pollution que peut engendrer les autoroutes, mais ce n’est pas ça qui arrêtera les projets les plus fous… Et les plus destructeurs.
On va même jusqu’à désigner des platanes comme ennemis publics. C’est toujours la faute à la méchante nature, jamais la nôtre.
Et les gens qui sont du côté de l’environnement ? Nous sommes en guerre, alors, forcément, les gens qui sont du côté de l’ennemi désigné sont impitoyablement traqués et arrêtés.
Choisissez votre camp.