Eutrophisation, hyposie et asphyxie des eaux

par ÇaDérange
mercredi 3 septembre 2008

Voici des mots nouveaux dont il va nous falloir apprendre à connaître la signification car ce sont les dénominations des phénomènes physico-chimiques qui président ici ou là à l’asphyxie et la mort de vastes zones des océans du monde et en particulier de leurs zones côtières.

L’eutrophisation, c’est la croissance excessive d’algues microscopiques appelées phytoplancton qui lorsqu’elles meurent tapissent le fond de la mer et suscitent alors la prolifération de bactéries qui consomment l’oxygène dissout dans l’eau de mer à cette profondeur. Qu’est-ce qui provoque cette eutrophisation ? L’enrichissement des eaux en azote et en phosphore en provenance des engrais azotés ou phosporés utilisés en agriculture et qui finissent via les rivières dans les mers.

L’hyposie, c’est l’état du fond des mers quand la teneur en oxygène, du fait de l’eutrophisation, descend au-dessous de 2 ml par litre d’eau de mer. Dans ces conditions d’oxygénation insuffisante, les animaux qui vivent sur les fonds marins, crustacés, coquillages ou coraux, ce que l’on appelle le benthos, meurent. Ce faisant, une étape de la chaîne alimentaire qui relie entre eux tous les êtres vivants disparaît. On peut dire que dans ces zones-là la vie a disparu.

L’ennui c’est que ces zones de mer morte ont tendance à s’étendre. Elles atteignent désormais à la surface du globe l’équivalent de la surface de la Nouvelle-Zélande en 405 sites. Les points foncés sur cette carte représentent les zones les plus atteintes. Ce sont les estuaires des grands fleuves dans le monde, certaines mers fermées, Baltique, Caspienne ou certaines zones de ces mers, nord de l’Adriatique, Golfe du Mexique, Fjords ou mer de Chine orientale. En France, ce sont les estuaires de nos fleuves, les étangs de Berre ou de Thau, le bassin d’Arcachon ou les baies de Somme ou de Vilaine.

Que faire ? Diminuer l’utilisation des engrais, bien sûr, mais comment répondre dans ce cas à l’accroissement de la demande de nourriture liée à la croissance de la population vers les 9 milliards d’individus que nous serons dans les années 2050 ?

A suivre avec quelque inquiétude...


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