France – Espagne, tension diplomatique sur fond de pétrole offshore en Méditerranée

par projet eyEsea
jeudi 30 janvier 2014

La France et l’Espagne connaissent actuellement un profond désaccord territorial depuis la création des Zones Économiques Exclusives (ZEE) en mer Méditerranée. Plusieurs centaines de km² sont ainsi revendiqués par les deux États. Les enjeux sont d’autant plus importants que ces zones pourraient bien receler d’importantes réserves d’hydrocarbures.

Le pétrole, l’argument qui a mis le feu aux poudres

Tout commence en 2003, avec l’instauration par la France d’une Zone dite de Protection Écologique (ZPE). Le rôle de cette ZPE était avant tout de lutter contre les dégazages sauvages ou de toutes autres formes de pollutions volontaires.

Si à cette époque, l’instauration de cette ZPE ne semble poser de problème à personne, la situation commence à s’envenimer dès 2010. En effet, c’est à cette date que l’Espagne commence à délivrer plusieurs permis de prospections pétrolières.

Là où le bât blesse est que ces zones de recherches pétrolières empiètent en partie sur des eaux protégées et revendiquées par la France.

L’année suivante, la France réplique en autorisant la recherche de pétrole au large de Marseille, le permis Rhône-Maritime. Ce fameux permis avait fait couler beaucoup d’encre en son temps car celui-ci avait été délivré au mépris du respect de la ZPE établie et, pire encore, à proximité immédiate du Sanctuaire Pélagos.

La crise diplomatique atteint son paroxysme suite à l’instauration de Zones Économiques Exclusives en octobre 2012 par la France puis en janvier 2013 par l’Espagne.

Un dossier en suspens

En l’état actuel des choses, aucune discussion officielle ne semble engager pour tenter de régler ce différend territorial.

Le Ministère des affaires étrangères, le Ministère de l’écologie ainsi que le Secrétariat général de la Mer (sous l’autorité du Premier Ministre) tentent de déterminer l’ensemble des tenants et des aboutissants en jeu notamment en ce qui concerne la pêche, l’écologie et évidemment les hydrocarbures afin de définir la position du gouvernement français sur ce dossier.

Il reste toutefois difficile d’anticiper les conséquences des futures discussions pour la ZPE et la protection de la mer Méditerranée en général, d’autant que les explications fournies par Mr Laurent Fabius, Ministre des Affaires Étrangères, ne sont guère rassurantes à ce propos : « En matière d’exploration, d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles se trouvant dans les eaux, sur le fond de la mer et dans son sous-sol, la création d’une zone économique exclusive s’avérait nécessaire. »

Une seule chose est sûre, qu’importe le pays qui sortira vainqueur de ce bras de fer diplomatique, nous connaissons déjà la grande perdante, l’écologie.


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