Gaz de schiste : plus de prudence en France qu’en Allemagne

par Enjeux Electriques
mercredi 27 février 2013

Alors que le gouvernement d’Angela Merkel présente un projet de loi sur l’exploitation du gaz de schiste en Allemagne, le gouvernement français s’interroge sur les modalités de la recherche sur le sujet.

Autorisation en Allemagne

Outre-Rhin, malgré les réticences du ministre de l’Ecologie Peter Altmaier, le gouvernement fédéral va autoriser l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique. Cette technique controversée est la seule aujourd’hui opérationnelle, utilisée massivement aux Etats-Unis. Des précautions sont, néanmoins prévues dans le texte allemand avec l’interdiction d’employer cette techniques dans les zones où existent des nappes d’eau potable. Pour les verts du Bundestag, cette exclusion est «  pour la galerie » puisque, selon eux, « la fracturation hydraulique sera autorisée sur 80 % du territoire  ».

Prudence en France

En France, l’interdiction de la fracturation hydraulique, décidée par le gouvernement Fillon, a été confirmée par François Hollande. Le débat porte sur des pistes alternatives à cette technique, qui n’existent pas encore. Ainsi, les recherches sur ces solutions plus « propres » d’extraction des gaz de schiste font l’objet d’une opposition entre Delphine Batho et Arnaud Montebourg. Pour la Ministre de l’Ecologie et de l’Energie, il appartient exclusivement aux compagnies minières de financer de telles recherches. Le Ministre du Redressement Productif se prononce, lui, pour le financement public d’une « compagnie nationale » permettant un « contrôle du gouvernement et du Parlement » sur le sujet.

Cette différence d’appréciation entre les deux pays s’explique par le contexte et les enjeux

L’Allemagne a prévu de sortir du nucléaire d’ici 2022 et est donc à la recherche de tout moyen de substitution. Faute de pouvoir mettre en place aussi rapidement et massivement qu’elle le souhaiterait des énergies renouvelables, ses réserves de 230 milliards de mètres cubes de gaz de schiste constituent une des solutions de transition.

En France, les réserves estimées en gaz de schiste sont 20 fois plus importantes (5 000 milliards de mètres cubes). Par conséquent, les enjeux industriels, énergétiques et environnementaux sont bien plus sérieux. Le choix du gaz de schiste, s’il était fait, serait donc un élément majeur dans le cadre notre transition énergétique.

Energies renouvelables, nucléaire, gaz de schiste… Quelles solutions d’approvisionnement énergétiques pour la France du XXIème siècle ? Le débat actuel sur la transition énergétique a pour mission d’apporter des réponses. A suivre, donc.


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