L’essence continuera de brūler longtemps

par NewsofMarseille
samedi 5 novembre 2011

À l’heure où tout le monde parle des prototypes électriques des grands constructeurs, où Autolib le libre-service de voitures électriques arrive dans les rues de Panâme, quelques universitaires et ingénieurs travaillent encore sur l’essence et le diesel. Il ne faut pas voir là une quelconque réminiscence d’un ancien monde peu conscient de la problématique écologique. Les objectifs sont la réduction de la consommation, des rejets polluants et surtout l’étude des carburants alternatifs.

Généralement, lorsque l’on pense rejets de particules et de CO2, on pense automatiquement à l’automobile que nous utilisons tous. Cette pollution provient aussi des camions et bateaux sur lesquels le Centre Moteur Thermique (dit CMT) de Marseille concentre ses recherches. C’est là que nous avons rencontré François Flory, enseignant-chercheur en charge du CMT. L’occasion d’aborder un thème pour le moins obscur pour le grand public.

Il faut entrer dans un tout petit bâtiment blanc qui ne paye pas de mine au milieu des grandes barres de l’École centrale sur les hauteurs de la cité phocéenne pour trouver le CMT. À l’intérieur se cachent deux bancs d’essais moteurs, dans lesquels des machines destinées à propulser des bateaux ou des camions sont contrôlées et surveillées par un technicien avec l’assistance d’un ordinateur. On y expérimente sous différentes conditions et avec différents carburants, le comportement des moteurs. En France il y a très peu d’infrastructures comme celle-là, c’est d’ailleurs la seule dans tout PACA. Autant dire que l’intérêt stratégique pour les entreprises de la région est énorme.

Si la structure est totalement publique, on s’appuie en priorité sur des partenariats avec des entreprises de la région. On peut penser ce que l’on veut de cette collaboration très étroite entre public et privé, mais ce qui est sûr, c’est que cette spécificité se révèle bénéfique des deux côtés. Une installation comme celle-là coûte des centaines de milliers d’euros, un petit cadeau que ne peuvent s’offrir les entreprises du secteur, nombreuses en PACA. Par la même occasion, le personnel du CMT y trouve de nouvelles opportunités de recherches.

La fin des moteurs essence et diesel n’est plus qu’une question de temps. Pourtant, aujourd’hui compter sur la seule énergie électrique pour déplacer des marchandises et des hommes sur les routes et les mers n’est pas encore d’actualité, n’en déplaise aux écologistes les plus acharnés. L’hybride, l’électricité, la pile à combustible, ne sont pas les seuls domaines où sont concentrées les recherches en terme de nouveaux carburants. Pour certains centres d’études, l’heure des classiques essence et diesel n’est pas encore venue. L’extrême majorité du transport de fret mondial ne peut, pour le moment, se passer des qualités de rendement et de puissance offerts par ces carburants. C’est pour cela que des endroits comme le Centre Moteur Thermique existent. Comme quoi, la recherche touche bien plus souvent au concret que ce que l’on croit.

Voir la vidéo de l'interview F. Flory du Centre Moteur Thermique (CMT) de Marseille

Cyril Morachioli - News Of Marseille


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