L’urbanisation centrifuge
par Jules Boncors
lundi 19 mai 2008
L’étalement urbain est le plus souvent vilipendé et associé à des dépenses énergétiques excessives et à une moindre qualité de vie. Lutter contre cette forme d’urbanisation motive la plupart de nos documents d’urbanisme. La réalité est toute différente et les politiques de limitation de cette urbanisation diffuse produisent précisément l’exclusion des zones les plus urbanisées et les plus équipées d’une part significative des arrivants ou de ceux qui souhaitent évoluer sur chaque territoire. Le désert français n’existe plus.
L’urbanisme et les urbanistes en travaillant sur un espace fragmenté par un nombre excessif de communes conçues comme des unités cohérentes, ce qu’elles ne sont pas, renvoient de plus en plus loin l’urbanisation.
Cette exclusion des nouveaux arrivants des espaces urbains constitués s’accompagne d’une discrimination sociale. L’espace rural concentre en effet les logements construits à l’aide de prêts à taux zéro et le logement social qui y évolue plus vite en proportion.
Qu’en est-il de Paris ou plutôt du territoire aggloméré parisien, le futur Grand Paris peut-être ? Un comble, comme souvent + de 38 000 logements construits en 1994 soit 14 % des logements construits nationalement, moins de 30 000 en 2006 représentant 7,40 % du total.
Qu’en conclure si ce n’est que la grande centrifugeuse de l’urbanisme marche à plein malgré la bien-pensance et les discours et que seule la décohabitation de plus en plus difficile faute de logements continue d’agréger les populations au plus près des lieux d’habitation constitués.