La COP 21, c’est dans les têtes que ça doit se passer

par Didier Cozin
lundi 16 novembre 2015

S'il est vital que les hommes réagissent face à l'autodestruction plus ou moins programmée de leur environnement, la solution des problèmes que nous posons à la terre dépend guère des décisions technocratiques qui pourraient être prises par les "élites" mais bien plus des comportements de chacun d'entre nous, donc de notre éducation, de notre culture et de notre formation.

"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde"
 Gandhi

Le cerveau de chaque homme : un univers en miniature

Chaque humain dispose d'environ 100 milliards de neurones et les connexions entre chaque neurone (appelé synapses) sont encore des milliers (de 1 à 100 000 par neurone).

Aucune organisation à la surface de la terre n'est aussi complexe, riche et capable d'adaptations et de changements que le cerveau d'un seul être humain.

C'est donc par le biais de notre cerveau, de notre éducation, de nos apprentissages, de notre culture et de notre formation que nous saurons (ou non) préserver la planète pour les générations futures.

Une opportunité formidable d'arrêter la machine infernale enclenchée au XIX ème siècle avec la société industrielle : l'Internet.

La grande nouveauté depuis 20 ans, c'est l'interconnexion de près de la moitié des cerveaux via Internet (Facebook ou Google comptent chacun plus d'un milliard d'utilisateurs, plus de communiants qu'aucune religion n'en a jamais réuni).

Nous disposons chacun des moyens conceptuels pour sauver notre planète

Les mesures qui pourraient être prises au Bourget durant la COP 21 devraient concerner l'éducation, cessez de penser (panser) les maux mais prévenir ces mêmes maux avant qu'ils ne se produisent. Ne pas consommer plus qu'on ne produit, ne pas importer ce que nous n'avons plus le temps ou le courage de produire, ne plus attendre des autres qu'ils suent à notre place (faire produire des T shirts en coton à 30 centimes et les acheter dans les centres commerciaux à 30 euros).

Au delà de la production réinvestie (et donc du travail nécessaire pour cela, bien au delà des illusoires 35 heures) il faudra aussi que nous apprenions de la vie, des autres, d'un cadre mondial qui n'a plus rien à voir avec celui pendant lequel nous sommes nés et avons grandi.

Dans la société de la connaissance la première richesse est l'éducation, elle est négligée dans de nombreux pays ou parodiée par des institutions déphasées

Il faudra multiplier par 2 ou par 3 très vite les moyens consacrés à la formation et à l'éducation (décentralisées) dans tous les pays du monde (la moitié peut être des maladies sont dues à une éducation défaillante).
Il suffirait de basculer 50 % des budgets de santé des pays riches vers l'éducation et la formation pour changer en une génération la qualité de vie à la surface de la terre.

La France est devenue très largement une bulle (financée par l'endettement)

La France a dépensé l'an dernier 670 milliards d'euros pour son social, 15 % des dépenses mondiales pour un social devenu très souvent inefficace et contre productif.

La civilisation industrielle consistait à mettre en coupe les ressources de la terre (encouragé par les religions monothéistes), à gâcher les ressources de la terre pour ensuite tenter de soigner les maux provoqués par cette même exploitation de notre environnement (y compris la ressource humaine maltraitée par la société industrielle depuis les institutions de l'Etat jusqu'aux entreprises).

La France est parmi les dernières de la classe européenne

Le Président de la République a pris pour habitude de débuter ses discours par une refrain convenu : "en matière de ..... la France est exemplaire". Il est sans doute pratique et tentant de prononcer de telles paroles (une sorte de berceuse qui n'abuse plus grand monde ) mais ces paroles sont devenues inutiles et illusoires : la France et les français ne sont plus guère office de modèle, ni en Europe ni même dans le monde.
Nous présentons l'image d'un ancien pays largement dépassé, un pays qui refuse obstinément de changer, de sortir de ses modèles politiques et sociaux périmés qui avaient fait de l'Etat et du productivisme la panacée de son développement.

La France n'est pas un exemple car depuis les années 70 car elle refuse de changer

La France n'a plus guère de leçons à donner (mais sans doute beaucoup à recevoir) et il est assez paradoxal qu'un des pays qui a le moins bien amorcé son entrée dans la société de la connaissance et de l'information, qu'un tel pays se pose encore en donneur de leçons ou en ordonnateur du sauvetage du climat à la surface de la terre avec la COP 21.

Le modèle même du donneur de leçons est dépassé.

Chacun doit faire de son mieux sans plus prétendre détenir la vérité (le modèle du pays développé et éclairé guidant le monde sous-développé n'a plus cours)

La France ne fait pas bien depuis quarante ans (la société bloquée dénoncée par Chaban Delmas en 1969) car elle a décidé de ne plus changer (tout en prétendant le contraire évidemment)

- elle ne fait pas confiance à ses habitants en les encadrant dans une formidable tissu inextricable de règlementations, de lois, d'interdictions qui rendent une vie digne et autonome de plus en plus difficile (et le Patriot act à la française, voté en procédure d'urgence il y a quelques semaines n'améliorera pas les libertés individuelles et la responsabilisation de chacun).

- elle promeut l'éducation dans une institution dépassée et déphasée qui produit échec scolaire massif et dégout des apprentissages tout au long de la vie

- elle a tout professionnalisé : la politique, l'éducation (les parents en sont exclus), le syndicalisme et se trouve incapable de sortir des chemins tracés par le XIX ème siècle industriel.

Pour changer la donne à la surface de la terre, éviter l'étouffement par la surpopulation des uns (l'Afrique pourrait compter 4 milliards d'habitants, la plupart affamés si rien ne change) et la surconsommation des autres (deux steak par jour, une voiture par habitant, 2 TV, 3 Iphone, 2 logements...) il faudra que les hommes utilisent bien plus qu'aujourd'hui ce formidable ordinateur biologique dont la nature les a doté et qui s'appelle leur cerveau..

Extraits du magazine de novembre/décembre 2015 : "Cerveau et Psycho" p 48

-Notre cerveau dispose de deux modes de pensée : un mode automatique faisant appel à des croyances, des habitudes ou des opinions et un mode logique basé sur le raisonnement.

-Pour accéder à une pensée libre et méthodique nous devons bloquer le mode automatique et activer le mode raisonnement.

-Une partie de notre cerveau, correctement entraînée, remplit ce rôle. Elle dispose de neurones spéciaux capables d'éteindre littéralement les automatismes de pensée


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