La véritable autonomie énergétique
par Edward Lyle Brill
samedi 14 mai 2011
Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima n’ont jamais entamé ce raisonnement pourtant totalement invraisemblable. Je vais vous le démontrer. Le nucléaire n’est pas une énergie d’avenir.
La France ne dispose pas de gisement d’Uranium sur son sol.
L’énergie nucléaire reste une ressource fossile dont l’utilisation demeure bornée dans le temps par le fait même qu’elle n’est pas renouvelable. Un conflit, un évènement géopolitique ou une catastrophe naturelle, par nature inattendu pourrait remettre en cause notre approvisionnement.
Le nucléaire pollue...
Le fait que son exploitation ne produise pas de CO2 n’en fait pas (loin s’en faut) une énergie propre* puisque les déchets qu’elle crée (incluant sa propre structure) nécessite un confinement allant parfois jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’années et même plus...
... Pour longtemps !
Aucune société humaine n’a su se maintenir aussi longtemps. L’avenir incertain de ces déchets hypothèque donc les générations futures jusqu’à leur innocuité complète. Si l’on prend l’exemple d’une particule de césium rejetée en grande quantité lors de l’accident de Fukushima, il s’agirait d’une durée de 26.000 ans. C’est un peut comme si les magdaléniens nous laissaient vider leurs poubelles. C’est une image.
Le nucléaire est vulnérable.
La moindre faille dans la chaine d’exploitation du minerai s’avère immédiatement catastrophique. Le manque d’eau à l’occasion d’une canicule peut engendrer des dégâts aussi redoutables qu’une vague de 20 mètres qui submerge les installations. Une légère imprudence comme, par exemple le passage d’un convoi à proximité de lieux habités peut entrainer conséquences graves en termes de santé publique.
L’installation en infrastructure du réseau électrique est vulnérable en son centre contrairement à une structure décentralisée. Un attentat ciblé pourrait, immobiliser une très grande partie de notre économie. L’exemple du Japon, sur ce point peut nous donner une idée de ce qui pourrait nous attendre.
Personne ne sait actuellement démanteler une centrale nucléaire.
Depuis plus de 25 ans, Brennilis, une toute petite centrale, au cœur de la Bretagne est l’objet d’une expérience unique au monde : Le démantèlement d’une centrale nucléaire. On aurait pu imaginer que cette étape capitale de la vie d’un bâtiment aussi dangereux aurait été planifiée comme il se doit et prévu de longue date. Il n’en est rien. En l’absence de solutions, les scientifiques et ingénieurs de l’époque ont tout simplement fait le pari que leurs enfants sauraient le faire. 35 ans plus tard, nous en sommes quasiment au même point. Les enfants destinés à démonter les installations sont devenus adultes mais ils devraient mettre leur vie et celle de leurs descendants en jeu pour solder le forfait de leurs parents. Quoi qu’il arrive et quelque soit le scénario, il faut démonter le réacteur et çà c’est long et extrêmement mortel. Ce n’est ni plus ni moins qu’un attentat à la vie et aux générations futures. Pire qu’un crime contre l’humanité.
Je ne suis pas contre le nucléaire.
Pour autant, voyez-vous, je suis profondément pro-nucléaire. Cette énergie est la plus miraculeuse qui soit, d’une longévité et d’une régularité rare, d’une puissance inégalée et quasiment inépuisable. En fait, sans elle, il n’y aurait tout simplement pas de vie sur cette planète. C’est dire combien elle est aussi quasiment renouvelable. Oui mais voilà, la centrale se trouve à 150 millions de kilomètres d’ici. Moi, çà me va bien mieux que d’habiter à 300 kilomètres de Golfech, Pierrelatte ou Fessenheim. Qu’en dites-vous ? D’autant que le soleil ne se contente pas de m’apporter la lumière et de la chaleur. A lui seul, il met en mouvement ma planète toute entière : La mer, les vents et la Terre elle-même dansent autour depuis la nuit des temps au bénéfice de tout ce qui vit. Une infime partie de toute cette énergie suffirait à combler les besoins de tous jusqu’à la fin des temps et vous savez-quoi ? C’est gratuit.
Si tout le monde peut puiser de l’énergie où mettrons-nous le compteur ?
Nicolas Tesla, inventeur de génie avait découvert le moyen d’établir un système de transmission d’énergie sans fil afin que l’on puisse disposer d’énergie électrique en n’importe quel point du globe. Quand Tesla présenta son projet à Morgan (JP) celui-ci refusa de le financer au prétexte que si tout le monde pouvait puiser de l’énergie partout la question était « où mettre le compteur ? ». Stanley Meyers, l’inventeur du moteur à eau a rencontré un destin plus tragique encore en 1998.
La véritable autonomie énergétique.
J’ai toujours eu du mal à comprendre qu’il ait été possible d’imposer en Suisse pendant la guerre froide, la construction systématique d’abris antiatomiques, et qu’il soit impossible d’imposer l’autonomie énergétique de tous les bâtiments à construire où à rénover ?
L’autonomie énergétique ne signifie pas forcement l’installation d’équipements coûteux sur le toit et dans la cave. L’autonomie énergétique pourrait se décliner de différentes façons selon les circonstances et les ressources locales. Bien sur, Le solaire passif, le photovoltaïque, la géothermie, l’incinération de déchets, l’éolien, l’hydrolienne, la biomasse l’isolation, HHO et j’en passe sont des options valables mais elles n’ont pas vocation à être multipliées au-delà de ce que la nécessité exige. Le cas par cas. Voilà la force du postulat.
Tantôt le raccordement à un groupement ou à un réseau communal pourrait mutualiser la fourniture des services communs comme l’éclairage public, le chauffage des bâtiments, Les véhicules de service.
Tantôt l’installation au particulier ou au collectif (syndic) s’imposerait. La cotisation volontaire d’un citadin ne disposant pas d’installation autonome auprès qu’un collectif rural muni de moyens de productions permettrait au premier de participer au développement et à la réorganisation des réseaux d’énergie tout en se voyant rétrocédés une partie de sa facture d’énergie classique.
Bref, Il y a beaucoup de systèmes à inventer. C’est en s’adaptant que nous parviendrons à surmonter l’écueil majeur que représente le parc nucléaire dans notre paysage Français, le plus dense au monde après celui des États-Unis.
C’est de cette façon que les pays en voie de développement ainsi que les plus pauvres rattraperont leur retard. Il n’y a pas d’autre choix que d’apprendre à obéir et à respecter la nature pour la domestiquer.
Les avantages des réseaux décentralisés face aux infrastructures des opérateurs électriques sont indéniables. Intégrer cette problématique à vos projets futurs, se constituer en associations pour réfléchir au niveau local à la faisabilité de ce type de projet est devenu une évidence. C’est le moment. Pour que le nucléaire ne soit, pour les générations futures, qu’une lointaine étape historique et archaïque de la révolution d’un monde uni et sain.