Le nucléaire, une filière stratégique ?

par Pierre FG
vendredi 29 novembre 2013

La filière nucléaire connait un regain d’activité, notamment du fait des différents contrats signés avec l’étranger. L’accord permettant la construction par EDF de deux EPR au Royaume-Uni à Hinkley Point mais aussi le partenariat établi entre GDF Suez et Areva avec MHI pour la construction de quatre réacteurs en Turquie, témoignent du dynamisme d’une filière en cours de structuration.

Le paysage de l’énergie nucléaire en France

La France possède 58 réacteurs qui sont répartis sur 19 centrales et leur durée de vie est d’au moins 40 ans. En 2016, la centrale de Flamanville (EPR), entrera en fonctionnement et viendra ainsi compenser la fermeture de la centrale de Fessenheim. L’objectif est de rééquilibrer le mix énergétique, pour que l’énergie nucléaire représente 50% de notre production électrique. A ceux qui considèrent que ces décisions ne sont pas suffisantes, les services du ministère de l’énergie répondent que « la seule fermeture de Fessenheim permettra de remplir cet objectif, étant donné que la consommation continue d’augmenter ».

C’est pourquoi, la modernisation du parc fait partie du programme d’action établi par EDF. Elle est assurée par le plan grand carénage. Il permet d’allonger la durée de vie des centrales, ces dernières étant évaluées sur des critères de sûreté pour la prolongation de leur licence d’exploitation. L’investissement permet donc de moderniser et de pérenniser les centrales et le parc nucléaire ; le groupe devra les avoir achevés pour la quatrième visite décennale de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, et devrait permettre de prolonger les sites d’au moins 10 ans, comme c’est déjà le cas aux USA.

Arnaud Montebourg investit dans la filière nucléaire

A l’occasion d’un entretien organisé le 12 novembre dernier, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a défendu le nucléaire français. 78% de l’électricité française est produite grâce au nucléaire mais seulement 17% est utilisé par les Français, le reste est le plus souvent vendu. Arnaud Montebourg, a affirmé que le nucléaire français était « un avantage compétitif pour la performance de la base industrielle française ». Qui plus est, en 2013, la filière compte 125 000 emplois directs, mais 410 000 emplois induits, et plus de 2500 entreprises travaillent dans le nucléaire. Enfin, selon le ministère de l’économie, le secteur nucléaire se trouve être en quatrième position dans le classement des filières les plus innovantes.

Ces innovations sont dues, en grande partie, au respect de la réglementation. Par exemple, la loi de transition énergétique oblige les entreprises énergéticiennes à réformer, moderniser leurs parcs. Mais surtout, EDF croit en sa capacité d’adaptation, « nous avons construit le parc en 15 ans, nous serons capables, s’il le faut, de le renouveler presque aussi rapidement ». Cependant avec l’augmentation du besoin en énergie et de la crise économique qui persiste, les prix augmenteront de 5% en 2014 afin de préserver la compétitivité de la France. Pour renforcer ce regain d’intérêt et augmenter les contrats étrangers, le Bourget accueillera le premier salon du nucléaire civil en octobre 2014.

 


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