Le printemps, comme avant …
par C’est Nabum
mardi 3 mai 2022
Le retour des migra-moteurs
Il est des signes qui ne trompent pas quand en avril, bien qu'il soit recommandé de ne pas de découvrir d'un fil, reviennent les indices, pas nécessairement de beau temps, mais au moins de retour à une vie à l'extérieur. Parmi les bonnes nouvelles, le retour des guinguettes qui les unes après les autres ouvrent leurs portes alors que l'espace culturel de plein air, la Paillote, a largement devancé tout le monde.
Les cyclistes reviennent en nombre, faisant la pige aux promeneurs, jouant de la sonnette pour montrer qu'ils ne sont pas là pour peser de l'avoine. Il convient de leur faire place tout comme à ces curieux adeptes de l'immobilité mouvante, perchés sur une palette toujours plus diversifiée d'engins électriques pour futurs obèses.
Ceux qui veulent vraiment profiter de la Loire en jouant des biceps descendent ou pour les plus courageux, remontent le courant qui en canoë, qui en paddle. Les plus virtuoses attendent le vent pour sortir le kitesurf et voler sur le fleuve royal qui s'incline devant ces nouveaux conquérants des flots.
Dans la Loire, les poissons célèbrent eux aussi le printemps avec la période des amours, tandis que nos poissons migrateurs vont pointer le bout de leurs nageoires. Les oiseaux ne sont pas en reste, qui viennent nicher, dont certains s'installent à même la grève pour pondre des œufs qui sont exposés à bien des dangers.
Pour tous, un ennemi sournois pointe le bout de sa calandre. Il se moque de la fraie, de la ponte, des sportifs fluviaux, des pêcheurs, des photographes animaliers, de la multitude qui aime et apprécie cet espace naturel. Lui aime la vitesse et la transgression, briller devant les dames et les gogos, montrer son argent et sa puissance. Il fait du jet-ski là où c'est interdit.
Celui qui descendait la Loire en paddle, tout à son admiration du paysage, a cru qu'un hélicoptère surgissait au ras des flots dans son dos. Un vacarme infernal, preuve s'il était encore possible d'en douter que la limitation de vitesse sur la rivière n'est pas pour ce sinistre personnage au-dessus des lois et des usages.
Les canoéistes quant à eux se sont mis à l'abri sur la rive, largement mis en danger par le batillage de ce fou furieux. Eux au moins ne risquent qu'un bain forcé sauf mésaventure plus sérieuse qui n'est jamais impossible. Mais les œufs des oiseaux nicheurs sur le sable ne survivront pas tout comme les frayères de poissons. Tout ça par ce type qui bénéficie de la mansuétude de ceux qui auraient le pouvoir de mettre un terme à ce loisir déplacé sur un espace classé au Patrimoine Universel.
Remarquez que j'ai déjà envoyé des lettres ouvertes aux responsables locaux dont l'une destinée au Président de Région qui lui est toujours en place. Personnage respectable, il n'a de cesse de proclamer son amour de l'environnement et de la Loire. Il n'a jamais répondu et feint d'ignorer les nuisances des jets-skis. Il faut dire que ces délinquants fluviaux sont susceptibles de voter pour lui.
Il y a parait-il une police fluviale, il conviendrait qu'elle verbalise et fasse savoir que cette pratique, non seulement n'est absolument pas dans l'air du temps mais qui plus est, est parfaitement nuisible pour la faune et la flore ligérienne. Beaucoup de riverains et d'amoureux du fleuve sont excédés et sont disposés à faire des clichés de ceux qui insultent la nature. Quant à ce sinistre imbécile, si par extraordinaire il savait lire, le voilà averti. À bon entendeur, salut !
À contre-nature.