Le Vel’H au Havre pour oublier la voiture et profiter de la ville
par boddah
lundi 5 juillet 2010
Les habitués du Grand Village savent déjà que je ne mâche pas mes mots lorsqu’il s’agit de la municipalité du Havre et de son équipe dirigeante. Je ne suis ni démagogue ni extrémiste et il me semble important de saluer le bon travail effectué. Donc je fut très satisfait d’apprendre la création de ce services aux usagers, une magnifique initiative pour motiver les havrais à reconquérir leurs centre-villes (et oui il y en a plusieurs au Havre) et pour agir positivement sur l’environnement et leur porte-monnaie. Les gens utilisent leur voiture parce qu’elle est, encore, plus rapide et moins chère que les alternatives proposées, au contraire, avec le Vel’H, il est désormais gratuit de se promener et de se garer en ville. La motivation par l’argent n’est peut-être pas la plus éthique mais elle est la plus efficace.
Bon, j’en fini ici avec ma propagande et je vous livre mon expérience du Vel’H. Donc me voici arrivé dans le hall de la mairie, avec ma femme, mon fils et les quelques papiers nécessaires à l’obtention d’un vélo. Le personnel très gentil nous fait remplir les formulaires tout en répondant agréablement à nos questions, nombreuses je dois dire. A noter qu’au contraire de beaucoup d’autres systèmes développés dans les villes (VeliB,…), au Havre même l’entretien mensuel du vélo est à la charge de la ville, il n’y a vraiment rien à payer pour l’usager. Pendant que les deux jeunes « vendeurs » photocopient nos passeports, le boss nous règle la hauteur de selle et nous explique le fonctionnement des vitesses. Au nombre de 7, intégrées au moyeu de roue elles se révèlent très utiles dans une ville divisée en partie haute et basse. Nous discutons ensuite du choix d’un antivol, obligatoire malgré le « bloque-roue » de série, pour éviter les vols courants de vélos. Nous recevons quelques « cadeaux » pour nous remercier de participer à la réduction de la pollution de la ville, un brassard réfléchissant, un t-shirt aux couleurs du Vel’H ainsi qu’un poncho très utile en période de pluie (ce qui n’arrive jamais dans notre belle région aride).
C’est donc chargés de cadeaux, de conseils utiles et de deux vélos tout neufs que nous repartons satisfaits.
Après un petit crochet par un magasin pour acheter un « porte-bébé » pour notre fils, nous nous préparons à une petite ballade test sur les hauteurs de Dollemard. Le siège installé, le casque vissé sur nos têtes, nous faisons nos premiers tours de pédales et attaquons aussitôt la remontée de Ste-Adresse à Dollemard. Dès le début les 7 vitesses sont très utiles, sans cesser de pédaler le changement se fait en douceur, je passe de la vitesse 4 à la 1 sans choc et la côte se fait moins ardue. Pour moi qui suit habitué aux vélos de course à moins de 10kg, je me sent alourdi par mon fils et les 18kg du Vel’H. Une fois arrivé sur le plateau j’oublie ce poids et je profite pleinement de la douceur de pilotage.
Bien sûr, le Vel’H est tout équipé pour la ville et la campagne : une sonnette, des plaques réfléchissantes et toute la panoplie. Le panier en plastique reçoit notre ravitaillement et les béquilles centrales se révèlent très pratiques. A la moindre pause, plus besoin de poser le vélo contre un support. Sur la petite route de l’aéroport tout le monde regarde nos vélos verts et jaunes, nous nous sentons chargés de la promotion de ce formidable service.
Il est un peu lourd c’est vrai, mais il est conçu parfaitement pour l’utilisation citadine. Les deux freins à tambour assurent la sécurité, le bloque-roue permet de s’arrêter un instant sans risquer de se faire voler cet engin écologique et bon pour la santé. Pour des arrêts plus longs il est tout de même utile de compléter le blocage de la roue arrière avec un antivol digne de ce nom. Le vélo est agréable à conduire, même avec le déséquilibre du porte bébé on pédale en sécurité. Ce n’est pas possible de démonter la roue avant pour le transport en voiture, mais la voiture devient inutile si les trajets urbains se font à vélo. Le moyeu avant qui empêche le démontage facile apporte plusieurs avantages : le frein tambour mais aussi une « dynamo » à aimant qui apporte la lumière dans les ténèbres. Le petit plus de la lumière est la petite batterie embarquée qui permet d’éclairer la lumière arrière même à l’arrêt, ce qui est plutôt utile lorsque à un feu l’on souhaite tout de même signaler aux voitures que nous sommes là.
Bref, pour résumer en une phrase, ce vél’H est très bien.
Presque entièrement construit en France, il permet un déplacement sûr et confortable dans nos villes envahies de voitures. Adaptés à tout les usagers, du bébé à l’arrière jusqu’au retraité qui redécouvre sa ville. Ainsi, en plus d’être très bien fait, il offre gratuitement aux havrais le pouvoir de rendre la ville plus humaine. Les vélos et piétons doivent prendre le pouvoir des centre-villes pour les rendre à nouveau attractifs et vivants. Je salue la ville du Havre et la remercie pour son initiative qui permet aux havrais de réduire la pollution urbaine tout en redonnant vie aux centre-villes, et cela gratuitement. Je terminerai avec un peu de propagande : Essayez juste de quantifier l’espace urbain dédié à la voiture, les chaussées inadaptées aux autres transports et les places de parking utilisent une grande part de l’espace public, cela à notre détriment et à nos frais.
Alors pourquoi ne pas retrouver le plaisir de vivre en ville avec un Vel’H ?
Source : LGV
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