Les agriculteurs accusés de détruire la planète...

par françouais
mardi 29 septembre 2009

La pression médiatique excessive d’associations "environnementalistes" demande des réponses de la part des agriculteurs accusés de détruire la planète.
 
Voici quelques remarques de bon sens que je ne trouve pas dans leur argumentation et pourtant, en tant qu’agriculteur irriguant, je pense participer à l’essor social et économique de ma région.
 
J’ai jugé utile de relever quelques chiffres clé :
Certes, les glaciers ont perdu 30% de leur surface depuis 1860... avec un réchauffement de 1 degré en 1,5 siècle.
Nous sommes à - 1 degré par rapport à la période 800-1200 et à -5 degrés d’il y a 10000 ans.
L’augmentation du CO2 est-elle liée aux activités industrielles ? (les carottages glaciaires mettent en évidence de fortes variations sur des millions d’années). Outre les volcans et l’activité solaire, le moyen âge a connu un réchauffement identique à celui du XXI ème, période la plus chaude de ce dernier millénaire.
"comitee on the science of climate change" a publié :" l’élévation de température a été de 0.5 degré depuis 1 siècle. L’augmentation du niveau de dioxyde de carbone depuis 2 siècles contribue à l’effet de serre mais moins que la vapeur d’eau et que les nuages. Rien ne permet de rendre le CO2 responsable du réchauffement ni même de prévoir ce que sera le climat demain".
Il y a 30 ans on craignait un refroidissement !!!!!.
 
L’appel de Heidelberg (conférence de Rio) :"nous exprimons la volonté de contribuer pleinement à la préservation de notre héritage commun : la terre, toutefois, nous nous inquiétons d’assister à l’émergence d’une idéologie irrationnelle qui s’oppose au progrès scientifique et industriel et nuit au développement économique et social. La nature doit être au service de l’humanité et non l’inverse".
Comment considérer comme prioritaire le loup, le râle du genêt, la bécasse à poil roux quand l’Europe n’assure plus sa natalité.
Il faut mettre l’homme au service de l’homme .
Certains déménageurs du territoire se réjouissent de voir des espaces entiers transformés en réserves naturelles et vidés de leurs âmes comme on le fait pour les nuisibles.
Les dinosaures ont disparu sans que l’on se lamente.
Dans bien des cas il serait plus risquer de ne pas agir. Nous ne ferions pas d’enfants sur ce principe.
Le doute ne doit pas paralyser l’action.
Si nos ancêtres, par principe de précaution, avaient renoncé à utiliser le feu en raison de ses dangers, ils nous auraient évité bien des découvertes.
 
Si l’espérance de vie augmente c’est parce que notre alimentation est plus saine (l’espérance de vie d’un agriculteur est de 3 ans supérieure à la moyenne et pourtant !!!!!).
 
l’état naturel d’une plante n’est pas sans danger....ne mourrait-on pas de l’ergo du seigle ?
et que dire de la carie du blé résultant d’une non protection des grains de blé.
Une pomme non protégée contre certaines maladies, ne risque-t-’elle pas de développer des toxines mortelles ?
Les Européens mangeraient-ils à leur faim sans l’usage des protections fongiques ?
L’espérance de vie ne cesse d’augmenter tandis que l’espoir d’une vie meilleure décroit.
A propos de croyance,qui croire lorsque les chercheurs s’opposent quant à l’usage des OGM : la branche " environnementaliste" s’oppose à la branche "rationaliste".
 
Quel agriculteur, irriguant ou non est insensible à la sècheresse ?
Quel agriculteur, irriguant ou non est insensible à l’eutrophisation ?
Quel irriguant se satisfait de voir les rivières s’assécher ?
 
Devant ce dilemme, comme devant bien d’autres, nombre d’agriculteurs courageux, ont fait preuve de responsabilité, de prise de risque.
Le projet de réserve de la Trezence en est l’exemple,...il n’a pu aboutir sous la pression des incendiaires de service mettant le feu à tout projet et n’émettant aucune proposition constructive. Ainsi sur le bassin de Boutonne nous avons perdu 25 ans.
Après 25 ans de négativisme, il est temps de reconstruire et donner à notre région un élan économique et social.
Le projet de L’ASA Boutonne répond à et engagement de prise en charge collective répondant à la problématique d’assèchement des rivières mais ne répond pas au désir de ceux qui veulent en découdre avec les irriguants et qui font de l’eau un sujet tabou que nombre de régions sèches envieraient.
-L’ASA Boutonne, depuis 5 ans, a pour projet de créer 27 réserves collectives afin de stocker l’eau en excès l’hiver pour l’utiliser l’été.
 
-le maïs est probablement la plante la moins consommatrice en phytosanitaires, c’est une plante que l’on peut considérer comme rustique. Sur sa période végétative, elle consomme moins d’eau qu’un blé.
 
-les surfaces irriguées consomment moins de 1% de la pluviométrie du territoire.
 
-il n’y a pas d’aide spécifique aux cultures irriguées mais une politique de montants compensatoires défavorables aux cultures irriguées :
Avant 1992 pour 1 ha ........... 100Qtx sont payés............. 100*20€ = 2000€ /ha
Après 1992 ils sont payés 110*10 € + prime compensatoire...270€ =1370 €
 
-Les agriculteurs sont ouverts à tous projets, tous types de culture qui permettraient une valorisation de l’être humain......rien ne semble se dessiner si ce n’est la dévalorisation permanente de leur métier et par voie de conséquence une peur chez les jeunes pour s’installer......une désertification sans précédent.
 
quelles solutions pour échapper à la vague folle ? 
 
 -mettre nos champs en friche et faire un autre métier comme nous le conseille si bien Mme Fischer boel, commissaire Européen ?
 
 -faire de l’extensification en cultures sèches avec des fermes sans limite de surface ?
 
 - faire du paysan un fonctionnaire (de plus) soumis aux ordres d’un soviet suprême ?
 
Je suis irriguant sur ce magnifique bassin de Boutonne, je pense travailler en honnête citoyen comme nombre d’agriculteurs et je pense contribuer à l’essor social et économique de ma région. Le maïs irrigué me permet de faire vivre ma famille et d ’employer du personnel. Cette culture permet le maintien de nombreuses petites et moyennes fermes.
A ma connaissance, il n’existe aucune production qui permette d’assurer des revenus aussi réguliers.
Depuis 1965 nous avons développé l’irrigation et avons investi. Nous avons fait des forages sur autorisation de notre ministère qui nous a alloué des volumes autorisés.
 
Je suis conscient de l’impact de l’irrigation sur le niveau d’eau des rivières mais de là à considérer que je menace l’humanité ne mérite aucune concession.
Les assecs sur La Boutonne ne datent pas des années 80. Il est intéressant de lire l’ouvrage du préfet relatant l’état de la Boutonne ainsi que sa navigation en 1830( les assecs ne permettant pas aux gabares d’accéder au port de St Jean malgré leur faible tirant d’eau).
A contrario, durant des siècles, les propriétaires de marais de Boutonne en demandaient l’assèchement.
Aujourd’hui 9 Août le niveau de mes forages est à 2,5m, niveau particulièrement élevé par rapport à certaines années et ce malgré le niveau particulièrement bas de La Boutonne.
Nous ne manquons pas d’eau potable.
Le niveau de la nappe se reconstitue de manière régulière avec une pluviométrie moyenne supérieure à 800 mm/an.
 
des questions restent en suspens
  1. comment expliquer que sur notre bassin, nous avons diminué nos surfaces de maïs de 50% et le niveau de Boutonne soit bas malgré une pluviométrie normale, sans irrigation sur les cultures de Printemps ?
  2. comment réagiront nos détracteurs lorsque nous serons confrontés à des années sans pluviométrie (406 mm en 1953, 468 mm en 1947).....la moitié d’une pluviométrie normale ?
  3. comment devons-nous réagir devant la popiliculture, forte consommatrice d’eau ?
Depuis plus de 5 ans je suis engagé dans le projet de réserves avec l’ASA Boutonne.
Chaque année je contribue financièrement aux volumes d’eau consommés ainsi qu’aux études, et chaque année, il nous est demandé de faire des études complémentaires coûteuses, accaparant beaucoup de temps.
Comment inciter les jeunes à reprendre le flambeau dans un tel contexte ?
 
L’avenir d’une région passe par ses investissements, ses réalisations et non ses idéologies.
Le nombre d’agriculteurs disparaît vertigineusement.
Je ne pense pas que le recours aux importations de céréales soit souhaitable pour nos enfants.
Il est temps de prendre conscience du danger qui nous menace et de donner aux agriculteurs la place qu’il convient dans la société.
Mes propos n’ont pas pour but de créer de l’animosité mais très sincèrement d’apporter des rectificatifs trop souvent occultés.
Merci de votre écoute. 
 
François Mainguet Charente Maritime
 

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