Lynx braconné : ça suffit !

par POlivier
vendredi 24 janvier 2020

Un lynx a été braconné sur la commune de Fellering, en Alsace. Exterminé à deux reprises dans la région, à peine une poignée d'individus revenue et déjà les plombs parlent.

Exterminé au XXème siècle, le lynx a été réintroduit dès 1983 dans les Vosges, mais malgré 21 individus réintroduits pour une trentaine d'individus dans les années 2000, après les années 2010, c'est l'effondrement de cette maigre population, moins de 5 individus sont comptés, essentiellement à cause du braconnage et des collisions.

Le lynx était alors clairement voué à disparaitre, mais l'espoir revint grâce à l'ambitieux programme de la forêt du Palatinat, en Allemagne, plus au nord : avec une protection intégrale et une réelle volonté de protection, la dynamique du lynx est relancé dans cette région, et dans les régions alentours, puisque les jeunes se dispersent.

Hélas, le passage en France est risqué pour tout animal sauvage, même si vous disposez d'un statut de protection... C'est bien ce qu'a appris à ses dépens ce lynx tué dans la commune de Fellering, pas très loin des Vosges. Ferus va porter plainte, mais pour quelles chances d'attraper le coupable ?

Il y en a assez de ces scènes de tueries ! Légales ou pas, que ce soit via le plan (anti) loup ou par le braconnage, c'est toujours la même histoire : on accuse loups, lynx et ours de prélever des animaux domestiques ou sauvages, mais aucun des arguments ne tiennent ! On prétend que le chevreuil est en surpopulation et met en péril la repousse des forêts (bien souvent cultivées de façon intensive mais c'est une autre histoire), et alors que son prédateur naturel revient, on l'accuse de prélever du gibier... 50 chevreuils en moyenne par année par lynx, c'est sûr qu'il menace la survie de cet herbivore (plus de 500000 chassés en 2007) !

Pour les loups et les ours, ce n'est pas mieux. On les accuse régulièrement (pour ne pas dire quotidiennement) de s'attaquer aux cheptels de moutons, mais on ne fait rien pour les protéger... Je dirais même qu'il est inadmissible qu'on trouve encore ce genre d'articles qui s'étonnent de voir arriver le loup dans des départements ou villes : quelle suprise ! Pourtant, il aurait suffit de faire son travail d'élu ou d'éleveur et d'anticiper sa venue : elle était prévisible et inévitable pour peu que votre ville se trouve dans un endroit propice aux loups, pourquoi ne pas avoir anticipé les protections, ou mieux encore, revoir sa gestion ? Eh bien non, en France, on préfère crier aux loups après les dégâts et faire semblant d'être surpris et dévasté pour que l'Etat indemnise sans qu'on ne change rien à nos pratiques.
A tel point que l'ours, en France, est celui qui à le second ratio le plus élevé de dégâts, grâce à notre indemnisation automatisée : 7 pour les Pyrénées françaises... 0.9 pour les Pyrénées espagnoles !

Alors il y en a assez de cette haine du vivant de la part des chasseurs qui ne sont que des chasseurs de trophées en quête de sang, assez de ces éleveurs et agriculteurs qui ne font pas leur métier et préfèrent éradiquer tout souci avec tonnes de biocides et de plombs, assez de ces politiques qui ne font rien ni pour protéger des espèces qu'ils s'étaient pourtant engagés de protéger (certes, bien souvent quand ces espèces n'existaient plus en France) ni pour réellement punir ces nombreux braconniers qui tuent, pillent et empoisonnent des milliers d'animaux, assez de ces massacres sur tous les animaux, même ceux qui ne causent aucun dommage ni de tord si ce n'est à une poignée de rageux intolérants.
Je vous méprise pour votre inhumanité, votre rapport au vivant, votre rapport à l'argent et votre rapport social : vous représentés ce qu'il y a de pire dans l'humanité.

Et comme rien ne sera fait, il est plus que probable que d'autres lynx finissent de la même manière en Alsace et dans les Vosges, plus probablement de moins en moins couverts médiatiquement une fois le fait devenu récurrent et divers..


Lire l'article complet, et les commentaires