Mike Horn a les pôles un peu larges
par Oberge
mercredi 18 décembre 2019
Après avoir hurlé pendant 3 mois contre le réchauffement, notre explorateur se désole maintenant du froid qui règne
Ses lecteurs et ses admirateurs ont une patience d'ange.
Mike Horn, un sud-africain qui n'aime pas la chaleur, est parti en septembre dernier, à pied, escorté de son fidèle ami norvégien Børge Ousland pour traverser le Pôle Nord d'Alaska vers la Norvège.
L'idée était de démontrer qu'il y fait de plus en chaud, que la glace fond comme neige au soleil, que le niveau de la mer va remonter, que Miami va se retrouver sous les flots, et que nous irons bientôt passer nos vacances d'été au Spitzberg.
Cette aventure fût passionnante.
Initialement prévue pour durer 2 mois, ils n'étaient toujours pas arrivés à destination en décembre. Dieu seul sait pourquoi.
Visiblement la banquise dérivait dans le sens inverse de leur avancée, mais tout le monde comprenait aussi que les conditions polaires extrêmes les freinaient, avec des températures de -40 et des vents terribles.
Niveau amélioration du climat, je ne suis pas certain que la démonstration soit flagrante.
Quoi qu'il en soit, notre aventurier suisse (il réside là-bas pour la vue sur le lac et la qualité des chocolats) a bombardé les réseaux sociaux durant 3 mois, à grands renforts de photos, de commentaires, de breaking news, pour nous alerter sur la catastrophe climatique qui se met en place sur le globe.
Réchauffement climatique, peut-être.
Dérèglement climatique, certainement.
L'Homme est responsable de tout cela, moins sûr. Les savants du monde entier ont chacun leur interprétation.
Mais Mike Horn, lui tente de nous convaincre que tout cela est de notre faute.
En quasi danger de mort, car manquant de vivres et souffrant de graves gelures sur la fin de l'expédition, il a refusé qu'un hélicoptère ne viennent les récupérer pour les sauver.
Il a estimé que cette concommation de carburant imprévue n'allait pas bien avec les nombreux logos de ses sponsors.
Il a préféré demander que 2 courageux, arrivés par navire brise-glace, partent en skis et traineaux, à leur rencontre, pour les ravitailler. Après 3 jours de marche, avec une progression ralentie par les conditions difficiles, les 2 équipes ont fait la jonction. Sauvés les héros !
Mike et Børge ont ensuite regagné le fameux brise-glace qui s'était approché de la banquise pour déposer les sauveteurs, à mangé une soupe de pois et des chocolats, envoyés par sa fille et le journaliste Hugo Clément (pas comme le temps là-bas).
Et depuis début décembre, le navire est pris dans les glaces. Bloqué. Immobile. Englacé quoi.
Après 24h, Mike nous a expliqué que la tempête allait faire bouger la banquise. Rien.
Après 48h, il nous a démontré que le réchauffement allait faire fondre l'étau. Rien.
Et après 72h, je crois qu'il s'est fait beaucoup plus discret.
Pris dans les glaces, le navire ne brise plus rien du tout.
A l'heure où j'écris ces lignes, Mike en est à sa 60e assiette de soupe aux pois. Il n'a plus de chocolat. Et il ne doit pas être loin du pétage de plombs.
Du coup, on n'entend moins sa ritournelle sur le réchauffement du Pôle.
Tant mieux parce que ça donnait froid dans le dos.