Notre eau potable pas aussi claire que de l’eau de roche

par Denis Thomas
lundi 25 mars 2013

  Attention : eau « potable ». Une étude réalisée par le magazine 60 millions de consommateurs et la fondation France Libertés, publiée lundi 25 mars, fait ressortir qu’une bouteille d’eau sur cinq contient des traces de pesticides ou de médicament. Chez Saint-Yorre ça ne va pas très fort …

Et l’eau du robinet n’est pas épargnée. Si la probité des industriels n’est pas mise cause, pour l’heure, en cause, la qualité globale de l’eau, elle, fait réfléchir…

L’information fait frémir. Le rédacteur en chef de « 60 millions » tient toutefois à temporiser : « A court terme, il n’y a absolument aucun problème de qualité » car « on est dans l’ordre de l’ultra-trace, du millième de micron, c’est vraiment minuscule ».

Dans ce cas, est-on en droit de se demander : pourquoi avoir publié les résultats de cette étude ? Sans doute pour avoir un coup d’avance et alerter les industriels de l’agro-alimentaire et les distributeurs d’eau.

En efffet, 60 millions de consommateurs n’est pas un magazine comme un autre, appartenant à un groupe privé. Il est une émanation de l’Institut national de la consommation (INC) et est rédigé par des journalistes professionnels qui mettent en musique les travaux et études d’ingénieurs, juristes, en encore économistes de l’Institut. Une mission de service public.

L’analyse présentée a porté sur 47 bouteilles d’eau, trois bonbonnes et une dizaine d’échantillon d’eau du robinet de trois départements.

Une « grande surprise » : on retrouve une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein, le Tamoxifène, dans les bouteilles de marques Mont Roucous, Saint Yorre, Salvetat, Saint-Amand et Carrefour Discount. La même molécule est présente dans l’eau du robinet à Rennes et Limoges.

 

REMEDES DE CHEVAL

La recherche sur les eaux en bouteilles, portant sur l’ensemble de l’offre du marché, révèle que les 37 autres marques ne présentent aucune trace des 85 molécules ciblées par l’étude.

Mais des traces de désherbants : Atrazine et Hydroyatrazine (interdits depuis 2001 en France mais visiblement très persistants…) ont été décelés dans la Vittel, Volvic, Cora et Cristaline.

Des vasodilatateurs (Buflomédil et Naftidrofuryl) se sont retrouvés dans l’Hépar pour la première molécule et la Saint-Amand pour la seconde.

Selon le patron de la rédaction de « 60 millions » l’enquête « ne met absolument pas en cause l’honnêteté des embouteilleurs » mais, souligne-t-il « il y a inquiétude sur la qualité de la ressource globale ». Ce qui n’est pas vraiment un scoop, tant les alertes sur la présence des produits utilisés par l’agriculture sont nombreuses et depuis des lustres.

Ce qui s’explique moins, selon les chercheurs, c’est la présence des produits pharmaceutiques. L’être humain les rejette mais les système d’épuration aurait du traiter ce problème : ce pas pas vraiment le cas semble-t-il.

Il va donc falloir urgemment se pencher sur cette problématique pour y apporter un remède de … cheval.

 


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