Pesticides, des usages structurellement en baisse

par Chansiaux
jeudi 29 juin 2006

Les agriculteurs ont de plus en plus un usage raisonné des produits phytosanitaires et l’idée d’une agriculture à la fois durable et compétitive fait son chemin.

Dans le public, on les appelle pesticides. Surtout quand ce sont les agriculteurs qui les utilisent. Quand c’est vous ou moi qui les utilisons, ce sont des anti-oïdium pour notre rosier préféré, des anti-puces pour notre chien (du Gaucho en fait, si vous êtes adeptes du Front Line !), de l’anti-moustique pour une nuit tranquille ou de l’anti-mousse pour une pelouse plus verte que celle du voisin.

En agriculture, on préfère parler de produits phytosanitaires. Leur utilité réside dans la protection des cultures contre les maladies (mildiou, par exemple), les ravageurs (insectes comme le doryphore) ou les mauvaises herbes. L’industrie de la protection des plantes, réunie au sein de l’UIPP, a annoncé le 22 juin la continuation de la baisse de son marché.

Depuis 2000, les tonnages se sont stabilisés autour de 60 000 tonnes de produits de synthèse. Les produits basiques, soufre et sulfate de cuivre, ont baissé de presque 50% pour atteindre 17 700 tonnes en 2005. La valeur du marché 2005 est de 1,867 milliard d’euros alors qu’elle était de 2,161 milliards en 1999. Cette diminution est structurelle. Elle est due surtout à un changement de comportement des agriculteurs, qui traitent seulement si le besoin s’en fait ressentir. Pour cela, d’importants investissements ont été réalisés dans des outils d’aide à la décision et dans la formation. Si l’industrie se félicite de voir des usages de plus en plus raisonnés de ses produits, cette baisse du chiffre d’affaires n’est pas sans conséquence sur sa structure. Les entreprises se sont concentrées, des emplois ont été perdus.

La plupart de ces firmes : Syngenta, Bayer, Basf, Du Pont, Monsanto... ont investit dans les biotechnologies, porteuses d’innovations majeures (OGM) pour peu qu’elles ne soient pas « fauchées » avant même d’être expérimentées. L’agriculture mondiale doit faire face à un double défi : une demande alimentaire qui explose en quantité et en qualité, et un fort besoin de substitution du carbone fossile (carburants, plastique). Vus de l’hexagone ou de Paris, ces enjeux ne sont pas nets. Au contraire, le capital de sympathie qu’entretient une certaine « intelligentsia » avec des modèles agricoles « traditionnels » traduit ce décalage. Mais l’agriculture doit relever le défi conjoint de la compétitivité et de la protection de l’environnement.


Lire l'article complet, et les commentaires