Pétrole, charbon, et gaz de schiste

par écologie réaliste
mardi 18 novembre 2014

Le changement climatique ne s'arrête pas à la frontière. Le pays qui croit se protéger en interdisant, par exemple, l'exploration du gaz de schiste chez lui, est aussi menacé que les autres. Les politiques énergétiques devraient être concertées au niveau planétaire ; c'est ce que tentent de faire les conférences internationales type Copenhague 2009. Sans résultats.

L’énergie sur terre est vitale ; indispensable pour loger, vêtir, réchauffer sept milliards de terriens, et surtout, pour les nourrir. Lorsqu'elle fait défaut nous sommes en état de manque, prêts à tout pour en retrouver, et même à entrer en guerre ; nous sommes accros à l'énergie.

C'était déjà vrai au temps de "La Guerre du feu", grand film de Jean-Jacques Annaud.
C'était encore vrai en 1917, lorsque Georges Clemenceau déclarait que « Désormais, pour les nations et pour les peuples, une goutte de pétrole a la valeur d’une goutte de sang ». Il exprimait ainsi que celui qui n’avait pas assez de pétrole perdrait la guerre en cours. Ce fut le cas.
C'est encore plus vrai aujourd’hui, même en temps de paix, parce que nous sommes beaucoup plus nombreux ; l’énergie est maintenant le sang et la vie des sociétés, du pétrole coule dans leurs veines, du 220 V court dans leurs nerfs.

C’est pourquoi nous boirons le pétrole conventionnel jusqu’à la dernière goutte, nous respirerons le gaz conventionnel jusqu'à la dernière bouffée.

Et après ?

On nous assure que la solution parfaite pour l'après-pétrole existe : ce serait le couple merveilleux "économies d’énergie et énergies renouvelables".
Ce serait Bien. Hélas, lorsque l'on met le nez hors du cocon dans son vieux petit pays développé, lorsque le point de vue est assez élevé pour permettre aux yeux et à l'esprit de voir la planète entière, on découvre qu'il s'agit d'un couple d'illusions :

La réalité, sera donc bien différente de la solution rêvée, du couple merveilleux "économies d’énergie et énergies renouvelables". Lorsque le pétrole et le gaz conventionnels seront épuisés... nous boirons le pétrole de schiste jusqu’à la dernière goutte, nous respirerons le gaz de schiste, jusqu'à la dernière bouffée. C'est déjà commencé. Avec quelques miettes de nouvelles énergies renouvelables.

Et après ? Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? Non je ne vois que le pétrole qui s'éteignoie et le charbon qui noirpoudroie. Après il ne restera plus que du noircharbon et autre fumeuxlignite à brûler. Avec quelques miettes de nouvelles énergies renouvelables.

Le gaz – de schiste ou non – émet bien moins de particules fines et quatre fois moins de CO2 que le charbon pour fournir la même énergie. Il serait donc sain et écologique d'épuiser d'abord le gaz de schiste, pour retarder autant que possible le couronnement du roi-charbon, celui qui noircit les mains et les poumons.

Gaz de schiste aujourd'hui, ou charbon et particules fines demain, il faut choisir 1.

Pierre Yves Morvan

1 La France a peut-être du gaz de schiste dans son sous-sol, mais elle ne veut même pas le savoir ; "cachez ce gaz que je ne saurais voir". La France regarde le train qui passe... et importera peut-être un jour le gaz de schiste des Américains, ceux qui sont dans le train qui passe...


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