Pour 56% des Français, l’énergie nucléaire offre plus de risques que d’avantages

par Mijo
mercredi 7 mars 2007

Alors qu’ en vue du prochain Conseil européen des 8 et 9 mars, les autorités françaises plaident pour que l’objectif de 20% d’énergies renouvelables en 2020 ne soit pas contraignant, que Paris a même tenté de négocier la prise en compte de l’énergie nucléaire dans les énergies propres (au prétexte qu’elle soit « non carbonée »), une enquête de l’Eurobaromètre révèle que les citoyens français ne sont pas plus convaincus que la majorité des Européens des bénéfices de l’énergie nucléaire.

Pour 56% des Français (et 53 % des Européens), l’énergie nucléaire représente plus de risques que d’avantages. Parmi les populations des 27 Etats membres de l’Union, seuls les Suédois, les Bulgares, les Finlandais, et les Tchèques pensent que les avantages du nucléaire sont supérieurs aux risques. Cependant ces résultats peuvent être relativisés du fait que 67% des Européens déclarent qu’ils n’ont pas suffisamment d’informations pour se faire une opinion sur les risques et les bénéfices des choix énergétiques et du nucléaire en particulier.

53% des Européens considèrent que les centrales nucléaires représentent un risque pour eux et leurs familles et 65% des Français pensent la même chose.

Concernant le remplacement par les ENR et les économies d’énergie :

Alors que seulement 41% des Européens pensent que l’énergie nucléaire peut être facilement remplacée par des énergies renouvelables et des économies d’énergie (45% estimant que non), les Français sont les plus optimistes de tous : 56% d’entre eux pensent que l’énergie nucléaire peut facilement être remplacée de cette façon ! Ils devancent les Grecs (54%), les Anglais (51%), les Belges (49%) et les Luxembourgeois (48%) qui sont les plus nombreux à défendre ce point de vue.

Concernant la part actuelle d’énergie nucléaire :

39% des Européens estiment qu’il faut réduire la proportion actuelle d’énergie nucléaire, 34% qu’il faut la maintenir au même niveau, et 14% souhaitent l’augmenter. Pour les Français, 49% souhaitent la réduire, 39% la maintenir et 7% l’augmenter.

Concernant la décision des choix énergétiques nationaux :

Alors que les nouveaux Etats membres (Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) font majoritairement confiance à leur gouvernement pour décider, les citoyens français sont les plus nombreux (53%) à souhaiter que des organisations non gouvernementales soient consultées et participent à la décision des choix énergétiques (24% des Français veulent laisser le gouvernement décider et 20 % souhaitent être directement consultés).

Le fameux « retour en grâce du nucléaire » serait-il un fantasme de technocrate ?

L’enquête de l’Eurobaromètre « Les Européens et la sûreté nucléaire » a été réalisée par la TNS Opinion et Social pour le compte de la DG Presse et Communication de la Commission européenne, entre le 6 octobre et le 8 novembre 2006 menée auprès d’un échantillon représentatif de la population de 27 pays membres. Environ 1000 personnes de chaque pays. Interviews relayées en France par la Sofres.



Lire l'article complet, et les commentaires