Pour un monde plus... VERT !...

par PapyJako
samedi 5 décembre 2009

En si, dans leur défense nécessaire de la nature, les écologistes se trompaient de cible ?

J’aimerais passionnément que le monde soit très vert, le plus vert possible. Malheureusement, dans la chapelle de l’écologisme, "vert" ne veut pas dire "vert" comme dans la vie ordinaire.
 
En fait, j’ai été vert très tôt, depuis ma Guadeloupe natale, île verte s’il en est :
 
 
 
Je suis resté vert longtemps ... à 25 ans j’achetais tout ce qui traitait de maisons solaires, d’éoliennes ... d’écologie, de rêves de lampes basse consommation ...
 
Je suis resté vert jusqu’à ce qu’une mouvance politique mondiale : "Les Verts" ("Los Verdes", "The Greens" "Die Grünen" ...) ait décidé de préempter le nom de la couleur pour l’utiliser à son profit.
 
Le choix du nom n’est pas un hasard. Le vert est la couleur des plantes : mousses et lichens, herbes, plantes d’ornement, arbres et forêts, de toutes sortes et sous toutes les latitudes. Le vert est la couleur de la nature. Tout le monde aime la nature, et donc tout le monde devrait aimer "les verts". Et donc je le devrais moi aussi ...
 
Mais, Il y a quelques décennies, "les verts" ont - pour des raisons qui sont l’objet d’un autre débat - pris en grippe le CO² - jusqu’à en faire aujourd’hui un "polluant", un ennemi mortel de la terre - sans aucun égard pour l’éternelle histoire d’amour entre le CO² et tout ce qui est vert ... sauf "les verts".
 
Tout le monde sait déjà que sans CO², donc sans effet de serre, la terre aurait été de tout temps invivable avec environ -18° de température moyenne, mais cela est anecdotique dans mon propos d’aujourd’hui.
 
Tout le monde sait déjà, aussi, que le CO² est indispensable à l’existence des plantes, dont le principal rôle technique dans la nature est précisément de recycler le CO² pour le transformer en hydrates de carbones. C’est le mécanisme de la photosynthèse  :
 
 
 
Mais tout le monde ne sait pas forcément jusqu’à quelles limites se hausse l’amour immodéré du monde vert, et donc de la "nature", pour le CO². C’est pour cela que j’écris cet article.
 
Je me suis tourné vers ceux dont la profession est de faire pousser des plantes dans des serres. C’est le métier de ces gens de faire en sorte que les plantes se sentent le mieux possible, et c’est donc leur intérêt de fournir à leurs pensionnaires tout ce qu’il leur faut pour une croissance harmonieuse.
 
Les matières premières que ces professionnels utilisent pour garantir la meilleure croissance à leurs plantes sont, bien sûr, la terre et l’eau, la chaleur, la lumière, les engrais. Mais les mieux informés savent que tout cela n’est pas suffisant car, dans les bonnes conditions d’éclairage, les plantes appauvrissent très rapidement l’air ambiant en CO², ce qui ralentit leur croissance.
 
Il faut donc fournir un apport artificiel en CO²  !... Dans certains cas, l’apport est obtenu par du CO² livré par réservoir, mais il existe aussi des machines, couplées à la production de chaleur, qui isolent le CO² des gaz de combustion, pour l’injecter dans la serre, afin de faire remonter artificiellement le taux de CO².
 
Voici, au Japon, une serre à fleur, où 720 000 € ont été dépensés pour remplacer le chauffage au fioul par un générateur au gaz naturel, dont le CO² est extrait des résidus gazeux de combustion afin de nourrir les fleurs :
 
 

Avant d’aller plus loin, il paraît utile de rappeler l’évolution, depuis 1959, des taux de CO² dans l’atmosphère terrestre :

 

 

Ou encore, si j’avais voulu vous "suggérer" que l’augmentation est brutale  :

 

 Les deux courbes représentent les mêmes données, issues de la source de référence en matière de données atmosphériques et climatiques : la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Seule l’échelle de l’axe vertical a été changée, pour vous suggérer une augmentation explosive. La mesure est le ppm ("parties par million") qui représente, en volume, 0,0001 %.

La NOAA dit donc, et ce n’est contesté par personne, qu’en 50 ans, le taux de CO² dans l’atmosphère terrestre est passé de 316 ppm (0,0316%) en 1959 à 386 ppm (0,0386%) en 2008, soit, en 50 ans, une augmentation brute de 70 ppm, soit , en moyenne 1,4 ppm par an. On peut mettre ces chiffres en regard de la concentration en CO² de l’air expiré par un être humain : 40 000 ppm, soit 100 fois la concentration de l’air inspiré ... si le CO2 était toxique, souffler en direction d’un congénère vous conduirait en cour d’assise !...

Pour avoir une idée de l’effet de cette augmentation sur le monde végétal, il est intéressant de se poser la question :
 

"Quel est le taux optimal de CO² pour la meilleure croissance des végétaux ?"

Pour y répondre, la source la plus complète que j’ai trouvée est une fiche technique éditée par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires Rurales de l’Ontario (Canada). Cette fiche est intitulée "Le Gaz Carbonique dans les serres".

Ce texte est en Français, lisez-le vous-même. Si vous n’avez pas le temps, en voici quelques extraits (les soulignés sont de moi) :

"Pour la majorité des cultures en serre, le rendement photosynthétique s’accroît lorsque la concentration de CO2 passe de 340 à 1 000 ppm (parties par million). Dans la plupart des cas, pour un niveau donné de rayonnement photosynthétiquement actif (RPA), une concentration de CO2 de 1 000 ppm fera augmenter la photosynthèse de 50 % comparativement à la concentration de l’air ambiant ..."

" ...L’air ambiant contient normalement quelque 340 ppm de CO2 en volume. Toutes les plantes se développent bien à cette concentration, mais lorsque les niveaux de CO2 atteignent 1 000 ppm, la photosynthèse augmente proportionnellement ce qui produit davantage de sucres et d’hydrates de carbone pour la plante. Toute culture en pleine croissance dans une serre étanche où il y a peu ou pas de ventilation peut, durant la journée, faire baisser jusqu’à 200 ppm la concentration de CO2 dans la serre. La baisse de photosynthèse observée quand la concentration de CO2 chute de 340 à 200 ppm est du même ordre que l’accroissement photosynthétique causé par un enrichissement de 340 à 1 300 ppm (figure 1). En règle générale, une chute de la concentration en gaz carbonique sous les niveaux de l’air ambiant a un effet plus marqué qu’un enrichissement de l’air de la serre. "
 

 

"Dans les nouvelles serres, en particulier dans les serres à double paroi où les taux d’échanges gazeux sont réduits, les concentrations de CO2 peuvent facilement tomber en dessous de 340 ppm à certains moments de l’année, ce qui a un effet négatif majeur sur la croissance."

"La ventilation, au cours de la journée, relève quelque peu le niveau de CO2, mais ne peut jamais le remonter au seuil de 340 ppm. L’enrichissement en CO2 apparaît donc comme le seul moyen de corriger cette carence et aussi d’accroître les concentrations au-dessus du seuil de 340 ppm, accroissement favorable pour la plupart des cultures."
 

"Le niveau jusqu’où on peut aller dépend du type de plante, de l’intensité lumineuse, de la température, de la ventilation, du stade de croissance de la plante et des facteurs de rentabilité de la culture. Dans la plupart des cas, le point de saturation se situe aux alentours de 1 000 à 1 300 ppm en conditions idéales."

"... L’augmentation des concentrations de CO2 aura pour effet de raccourcir de 5 à 10 % la période de croissance, d’améliorer la qualité et le rendement de la culture en plus d’augmenter la taille et l’épaisseur des feuilles ..."

" ... Comme la serre n’est pas étanche, l’air extérieur (qui ne contient que 340 ppm de CO2) s’infiltre continuellement. L’air introduit par infiltration dans la serre correspond grosso modo à un renouvellement complet de l’air par heure. Pour compenser cette dilution et pour maintenir la concentration voulue de 1 300 ppm de CO2, il faut ajouter environ 0,37 kg de CO2 par 100 m2 de surface au sol ..."

Mes commentaires 

1) Vous avez bien lu : à 386 ppm, les concentrations actuelles de CO² dans la nature sont juste un petit peu supérieures au taux qui est considéré, pour la culture des plantes, comme un seuil de carence.
 

2) Encore un petit effort, et cet air naturel qui "s’infiltre continuellement" aurait été déclaré polluant !... en tout cas, c’est clairement un intrus.

2) le seuil (saturation) au delà duquel les effets bénéfiques du CO² plafonnent est plus de 2,6 fois supérieur à la concentration actuelle.

3) Au rythme moyen (1,4 ppm/an) auquel les concentrations de CO² augmentent depuis 50 ans, il faudrait, si ce taux se maintient, 438 ans, soit 17 générations.pour atteindre une concentration de 1000 ppm encore assez loin de l’optimum.

4) A ce même rythme, il faudrait 652 ans, soit 26 générations, pour atteindre la concentration de 1300 ppm, où la satisfaction des plantes serait, enfin, totale.

 

Ma conclusion

Allez, à vous de bosser !... tirez la vous-mêmes votre conclusion.

 

 


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