Rappel des enjeux autour du sommet de Copenhague

par Denis Szalkowski
mardi 27 octobre 2009

Les enjeux autour du sommet intergouvernemental de Copenhague qui se déroulera du 7 au 18 décembre dans le cadre des Nations Unies sont considérables. Il s’agit de trouver les moyens, pour les 189 pays invités, de mettre en œuvre une réduction drastique des émissions de CO2 qui contribuent au réchauffement climatique. Ce sommet intervient au terme du protocole de Kyoto qui vient à expiration en 2012. Les modifications du climat sont à l’origine d’environ 300000 morts par an. Nous n’aurions plus que 20 ans pour agir.

De nombreuses inconnues portent sur Copenhague et notamment l’intégration dans les discussions de la question du méthane dont l’essentiel est produit par le bétail et celle du monoxyde d’azote produit par la combustion des carburants et l’utilisation des engrais ! Sans compter les HFC HydorFluoroCarbones, qui ont remplacé les CFC ChloroFluoroCarbones, dont l’impact est extrêmement fort sur le réchauffement climatique !

Une menace pour la biodiversité

Dès le mois de mars, les scientifiques ont alerté sur l’impact de l’élévation du taux de CO2 sur l’acidité des océans. Il y a 65 millions d’années, l’acidité avait provoqué l’extinction de nombreuses espèces marines à des niveaux comparables.

Une hausse des températures de 4° engendrerait une hausse de la mortalité de 28% au niveau des différentes essences arboricoles du monde. Dans ce scénario, la forêt amazonienne - le premier puits de carbone au monde - serait la première touchée !

Et puis, il y a cette sécheresse qui brûle la forêt méditerranéenne ou tout du moins ce qu’il en reste ! Le Canada, les Etats-Unis, la Sibérie connaissent également d’importants feux de forêts depuis plusieurs années. N’oublions pas la déforestation par combustion qui a lieu tout particulièrement en Amazonie. La forêt est aujourd’hui l’un des principaux puits de carbone des pays du Nord.

Une hausse du niveau de la mer

En 100 ans, le niveau de la mer s’est élevé de 17 cm. De 1993 à 2003, le phénomène s’est accéléré : 3 mm par an. D’ici la fin du siècle, sous la hausse des températures estimée à 4-5°, les experts tablent sur une hausse du niveau moyen de la mer entre 20 et 78 centimètres. Cela signifie l’immersion de régions entières et une accélération de l’érosion côtière. Plus nous avançons, plus nous révisons les scénarios à la hausse et, comme le disait récemment George Monbiot, "Plus nous en savons, pire c’est". Devons-nous attendre un Pearl Harbour climatique pour réagir ?

L’eau

Aujourd’hui, un sixième de la population, soit un milliard d’habitants, souffre de la soif. La pénurie d’eau potable pourrait toucher dès 2025 près de trois quarts des habitants de la planète. En 2050, selon le Ministère du développement durable, le déficit d’eau potable pourrait être de 2 milliards de m3 dans notre pays, la France.

L’eau est surtout utilisée pour l’irrigation de nos cultures. Avec les sécheresses qui se répètent, avec les glaciers qui fondent, à 9 milliards et demi d’habitants en 2050, le risque pour l’homme après la soif sera sans doute d’avoir faim !

Menaces pour l’homme

L’une des conséquences de la mondialisation a été de favoriser la mobilité des hommes, des animaux et des virus. Avec la grippe H1N1, la grippe aviaire, les virus ont sauté la barrière des espèces. Du fait du réchauffement climatique, une maladie nommée Sorkfeber ou nephropathia epidemica vient de passer des rongeurs à l’homme. Cette maladie dont les symptômes sont proches de ceux de la grippe nécessite ventilation et dialyse.

Quelles conséquences sociales ?

Les émeutes de la faim, les conflits autour de l’eau préfigurent sans doute ce que nous allons connaître dans les prochaines années. Le renchérissement des énergies fossiles par spéculation du fait de leur déplétion a été le catalyseur principal de la crise des subprimes, comme a si bien pu le montrer Yves Cochet.

Si certains ont encore des doutes sur la liaison entre les problèmes écologiques et la question sociale, qu’ils restent en dissonance cognitive ! Face au délire prométhéen de la techno-science, au transhumanisme, l’écologie politique est bien le seul humanisme qu’il nous reste.

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