Réchauffement climatique : on vous ment, les rejets de gaz carbonique ne sont pas l’essentiel du problème...

par Lucien-Samir Arezki Oulahbib
lundi 10 juillet 2006

Les faits sont têtus, car malgré l’habillage « scientifique » des déclarations officielles désignant les automobiles et les usines comme principales causes du réchauffement climatique, (qui, lui, est réel, bien que « passager » puisque nous sommes à la fin d’une période interglaciaire, comme va nous le dire Brigitte Van Vliet-Lanoé dans l’entretien vidéo que j’ai effectué : http://resiliencetv.free.fr/video-brivanvliet.html...), il s’avère qu’il n’en est rien ; ou, plutôt, que le problème le plus grave réside moins dans l’émanation de gaz carbonique que dans l’aggravation de la désertification, l’appauvrissement des sols, l’urbanisation, entraînant une agriculture intensive produisant la pollution des nappes phréatiques, enfin le problème de l’eau...

J’ai donc interrogé in vivo une autorité en la matière, Brigitte Van Vliet-Lanoé ( http://resiliencetv.free.fr/video-brivanvliet.html ) qui est professeure en sciences de la Terre à l’Université de Lille, j’ai aussi consulté les travaux d’Yves Lenoir. Je vais me contenter ici de présenter quelques extraits de leurs livres. Brigitte Van Vliet-Lanoë a par exemple écrit dans La planète des glaces (Vuibert, 2005) ceci (p. 4 et 5) :

" Aujourd’hui, nous sommes, géologiquement, en fin de période chaude et tout le monde s’attend pourtant à un réchauffement brutal. L’effet de serre fait la une des journaux alors que, à l’échelle géologique, la pression partielle de CO2 n’a pratiquement jamais été aussi basse. Une fonte des grandes calottes, comme celle du Groenland ou celle de l’Antarctique, est presque certifiée par les médias, alors que les sondages profonds nous font entrevoir leur ancienneté. Un relèvement de plus d’un mètre du niveau marin est attendu avant la fin de ce siècle, alors qu’il n’existe pas de repères véritablement stables pour mesurer cette hausse en bordure des différents continents et que la technologie satellitaire (Topex-Poséidon, Envisat) nous montre sa très grande variabilité régionale.

Nous avons perturbé notre écosystème par d’autres actions que l’utilisation des combustibles fossiles et des pollutions qu’ils engendrent : la déforestation et le défrichement, l’érosion des sols, l’élevage, la construction des barrages, l’eutrophisation des mers continentales. Chacune de ces actions a un impact direct sur l’albédo, c’est-à-dire la capacité de réflexion d’une surface par rapport à l’apport énergétique solaire. Ces actions peuvent interférer dans le sens ou bien à l’inverse de l’effet de serre, et ne sont pas encore toutes prises en compte par les modèles climatiques, pourtant de plus en plus perfectionnés. Beaucoup d’interventions actuelles de l’homme, effet de serre mis à part, vont dans le sens d’une entrée en glaciation [...].

P. 402 :

L’hétérogénéité du réchauffement actuel ne plaide pas en faveur de la dominance de l’effet de serre : l’Antarctique, notre chef d’orchestre, se refroidit malgré un apport énergétique temporairement accru jusqu’en 2000. [...] Dans le contexte actuel, l’activité solaire vient de signer un réchauffement du même ordre que celui qui s’est produit au Moyen Age, soit environ 1°C de plus qu’en 1880 [...]"

Brigitte Van Vliet-Lanoë parle également de "forçage" c’est-à-dire de position orbitale de la Terre qu’il faut prendre également en compte en plus de l’activité solaire, et qu’elle résume ainsi : plus le soleil s’active, accéléré par le forçage en question, plus il transforme de l’eau en vapeur, qui créé des grosses précipitations (voilà pourquoi elle dit que cette vaporisation est le premier gaz à effet de serre), ces masses d’air chaud viennent rencontrer les masses d’air froid qui se constituent sur les pôles arctique et antarctique, d’où les grosses tempêtes ; par ailleurs ces précipitations vont se transformer en fabrication de glace en Arctique : ( p 403) :

"Comme les précipitations augmentent également en zone arctique atlantique en conformité avec plusieurs modélisations, il est vraisemblable que cette suite d’événements fera basculer brutalement le contexte de fin d’interglaciaire dans lequel nous sommes actuellement dans un contexte stadiaire, avec formation d’une calotte dans le bassin de Foxe à l’Ouest de la Terre de Baffin et sur la Scandinavie déjà refroidie. Ce scénario a été évoqué dès 1993 par G. Miller : une issue glaciaire à un scénario chaud. [...] Va-t-on vers un nouvel épisode du Petit Age glaciaire ou vers une vraie glaciation ? La calotte antarctique semble aujourd’hui avoir quelques velléités de croissance. Les nations développées de l’hémisphère Nord sont de grosses consommatrices d’énergie et d’eau : qu’adviendra-t-il de leur consommation si le climat se refroidit et s’aridifie, la probabilité étant loin d’être nulle de part et d’autre de l’ Atlantique ? Qu’adviendra-t-il des pays en cours de développement économique très énergivore et polluant, comme la Chine et l’Inde ? Il serait injuste de leur interdire d’évoluer."

*

Poursuivons avec Yves Lenoir, déjà présenté sur resiliencetv. Ainsi, dans La vérité sur l’effet de serre, (La découverte, 1992, disponible uniquement chez Chapitre.com : tapez le titre dans leur moteur de recherche), il peut écrire :

pages 29-32 :

" Les gaz à effet de serre hors de cause.

Entre les Xe et XIIIe siècles, l’Europe et l’Atlantique Nord ont vécu une transition particulièrement douce nommée "Petit optimum climatique", que mirent à profit les Vikings pour établir une route maritime vers les côtes nord-américaines, via le Groenland, à cette époque bien nommé par eux "Pays vert". Par rapport à aujourd’hui, la température moyenne de cette partie du monde était plus élevée d’un degré et demi.

Suivit une période terrible, le "Petit Age glaciaire", accompagnée d’un cortège de mauvaises récoltes et de famines, dont celles de sinistre mémoire qui obscurcirent la fin du règne de Louis XIV, et d’autres non moins affreuses qui, au cours du siècle dernier, contraignirent tant d’Irlandais à émigrer vers les Etats-Unis. Au coeur de l’épisode, la température moyenne tomba d’un degré et demi en dessous de son niveau actuel. La sortie de cette ère froide, au sens de retour à un climat intermédiaire entre les deux extrêmes consécutifs chaud et froid, a eu lieu au début du XXe siècle.

Les phénomènes qui ont provoqué cette spectaculaire oscillation du climat ne sont pour l’heure pas déterminés, et rien ne permet d’affirmer qu’ils ne sont pas encore en train de participer au réchauffement observé durant ce siècle finissant (Lenoir écrit en 1992). Aucune variation notable, ni de la composition de l’atmosphère ni de l’ardeur du soleil, ne semble être intervenue avant le début de la Révolution industrielle. En particulier, les mesures de composition des bulles d’air fossiles piégées dans les glaces du Groenland et de l’Antarctique, ont montré que les concentrations de gaz carbonique et des autres gaz à effet de serre naturels n’ont pas varié.

Le niveau des mers est, quant à lui, resté remarquablement inchangé durant toute cette "excursion thermique"...

Bien entendu, le climat n’a jamais été réellement stationnaire au cours de l’épisode interglaciaire (1) dont bénéficie la planète depuis une dizaine de milliers d’années. Si l’on examine les archives les plus anciennes de la température, conservées au sein de ces glaces du Groeland, on découvre une succession d’oscillations de la température analogues à celle de l’enchaînement décrit ci-dessous, culminant il y a environ huit mille ans avec ce que l’on a appelé " l’Optimum climatique". A cette époque, l’atmosphère contenait un peu moins de gaz carbonique qu’il y a cent cinquante ans, ce qui signifie que le forçage radiatif du gaz carbonique était inférieur. Pourtant la température moyenne était supérieure de pratiquement deux degrés Celsius, et le climat terrestre nettement plus humide dans l’ensemble.

On sait notamment qu’à partir de cette date, et durant presque cinq mille ans, le désert saharien a fait place à un paysage de lacs, de marécages et de steppes herbeuses peuplées par toute une faune de grands mammifères.

Chose curieuse, si on postule une correspondance entre augmentation de la température et climat plus humide, cet environnement vert perdura durant une petite transition glaciaire de quelques centaines d’années. C’est seulement après un second épisode chaud -un peu moins cependant que l’Optimum climatique lui-même- que le désert réinvestit progressivement le terrain, alors que paradoxalement la température moyenne restait globalement un peu plus élevée qu’aujourd’hui.

Ces fluctuations constituent un ensemble incohérent au regard des idées et représentations courantes sur les climats et de ce qui détermine leurs variations. En effet, le spectacle des changements globaux survenus durant l’actuelle phase interglaciaire, dont nous avons rapporté quelques éléments ci-dessus, met en lumière une propriété capitale mais systématiquement ignorée de cette configuration du système climatique : sa sensibilité aux variations de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre (gaz carbonique et méthane) est faible, très faible même. En revanche, il apparaît très sensible à d’autres facteurs d’environnement non identifiés.

(1) Depuis plusieurs millions d’années, la Terre connaît un climat froid caractérisé par une succession de périodes de glaciation, longues d’environ cent mille ans, séparées par des périodes interglaciaires environ dix fois plus courtes. Les transitions entre ces périodes sont en général assez brèves : quelques milliers d’années.

Pages 64-65 : On a confié à des modèles climatiques ultra-simplistes (les échanges avec l’océan profond n’y sont, par exemple, pas simulés) le soin de confirmer la conclusion : " 50% du réchauffement du climat lors de la dernière transition glaciaire-interglaciaire sont dus à l’augmentation de l’effet de serre " (1). La dérive du discours est donc déclenchée par le milieu scientifique lui-même.

Par exemple, avec une sobriété de bon aloi, sur ce mode neutre et "objectif" qui désigne le professionnel chevronné, un des cosignataires de la sentence précédente se permet d’en "nuancer" la portée dans l’article de base (2) qu’il publie à la même époque dans le revue scientifique de prestige du CEA : " La seule variation des teneurs en gaz carbonique peut raisonnablement expliquer près de la moitié de la variation moyenne de température entre les périodes glaciaire et interglaciaire de la planète".

Les rouages de la transmission entre complexe scientifique et technique et opinion publique opèrent ensuite sans à-coup. Le "téléphone arabe" journalistique amplifie de sa propre initiative la déformation du message, pour qu’il renforce les attendus du jugement déjà rendu à l’encontre du gaz carbonique, en établissant une comparaison "simple et parlante" entre le rôle attribué au bouc émissaire durant la transition passée, et celui qu’il menacerait de jouer dans un futur imminent.

Les paléo-océanographes ont certes réagi, mais leur propos plus complexe, confiné de surcroît dans les formes traditionnelles des publications scientifiques, est resté quasi sans écho dans les médias d’opinion, les instances technocratiques et autres cercles politico-sociaux. Leurs travaux montrent pourtant à l’évidence que les variations, par ailleurs assez minimes dans l’absolu, de la concentration atmosphérique du gaz carbonique durant les cycles glaciaires dépendent essentiellement des transferts opérés par les courants marins profonds, ce qui n’est pas le cas pour le méthane, quasi insoluble dans l’eau.

Leur analyse situe donc clairement le taux de gaz carbonique atmosphérique comme une conséquence du changement climatique, dont le potentiel d’effet de serre ne s’exprime qu’avec le bon vouloir de l’océan. [...].

(1) C. Lorius et al.

(2) J. Jouzel Gaz carbonique et climat : le témoignage du passé, Clefs-CEA, été 1989.

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez écrire à :

Yves Lenoir : yves.lenoir@ensmp.fr Brigitte Van Vliet-Lanoë : Brigitte.Van-Vliet-Lanoe@univ-lille1.fr


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