Réflexion sur les enjeux climatiques et énergétiques

par Kuota
mercredi 21 décembre 2011

Préambule

2 courants de pensée se distinguent : ceux qui y croient, la majorité, et ceux qui en doutent ou qui rejettent en bloc le réchauffement climatique. Au fil de mes lectures sur internet, de mes échanges avec divers courants de pensée voici ce qui ressort de l'écoute des 2 positions.

Le réchauffement climatique est admis par tous les partis politiques sans disctinctions, il est relayé par tous les médias de la citadelle. De nombreux révolutionnaires de conscience (dont je fait parti) sont donc très méfiant face à toute pensée unique appuyé par des médias, soutenue par tous les politiciens.

Toutefois, je crois que les révolutionnaires de conscience s'emballent un peu dans cette histoire. Ce n'est pas parce que le 11 septembre s'avère un média mensonge énorme, que la création monétaire nous est caché, que le réchauffement climatique doit être rejetté en bloc. Lorsqu'on découvre le véritable visage du monde dans lequel nous vivons nous devenons méfiants, sceptiques, mais n'oublions pas de réfléchir, de lire, d'essayer de comprendre.

Le doute doit nourir la réfléxion, le doute ne doit pas nourir la paranoia.

I : Pourquoi on nous mentirait sur le réchauffement climatique ?

II : Installer le doute, en usant de lobbying, une stratégie mise à jour

III : Le doute pour gagner du temps pour garder le statut quo.

Pourquoi nous mentirait-on sur le réchauffement climatique ?

Commençons par regarder les mobiles annoncés par les sceptiques du réchauffement climatique. Il y a des personnes non-spécialistes qui doutes 30 à 35 % d’après une étude (9), et seulement 3% dans la communautés des climatologues. Pour les citoyens sceptiques, le réchauffement climatique est perçue comme un moyen de mieux faire passer les nouvelles lois de restriction énergétique, la hausse du prix du pétrole et du gaz, les nouvelles taxes carbone, les nouvelles obligations d’isolations et d’économie d’énergie et donc de continuer à nous faire consommer comme des moutons dans le sens du dogme de la croissance et du capitalisme. L’idée n’est pas idiote du tout, il est permit de douter au vue du contexte mondiale de l’économie. Mais encore une fois, ce n'est parce qu'on nous à baladé sur le déroulement des attentats du 11 septembre qu'on doit se conforter dans l’idée qu’il y a aussi une manipulation pour le réchauffement climatique.

Est-ce que le réchauffement climatique est une menace artificielle pour mieux faire passer les lois du capitalisme vert ?

Essayons de comprendre si cette idée est pertinente.

Le réchauffement climatique causé par l’homme, s’il est avéré doit nous obliger à réduire notre consommation de pétrole, de charbon, de gaz. C’est évidemment impossible dans l’état actuel de notre modèle socio-économique. Imposer cela au pays occidentaux de façon rapide ne peut se faire sans un changement radicale de notre mode de vie tant nous sommes dépendant des énergies fossiles. La population va certainement manifester un mécontentement si on impose une mutation rapide et radicale. Or les réserves en pétrole, en gaz et en charbon sont limités et on commence à en cerner les limites dans le temps. Il n’est pas possible pour les pays pauvres de se développer sur notre modèle économique sans accélérer l’épuisement des ressources d’ énergie fossile. Le réchauffement climatique apparaît dès lors comme un argument pour économiser les ressources et faire durer un peu plus longtemps le modèle économique et énergétique tout en limitant le développement des autres pays émergents. Au passage, on en profite pour faire payer à la population sa consommation en augmentant les prix, en instaurant des taxes, ce qui augmentent les profits des sociétés pétrolières. Ces mêmes sociétés à qui ont ne fait pas payer le prix de la mutation de notre modèle énergétique et qui compense leur réduction profit par la hausse des prix.

Les sceptiques évoquent l’idée qu’il existe des lobbys écologistes qui souhaitent développer l’agriculture bio, les éoliennes, panneaux solaire etc… Après tout, pourquoi pas, mais dans ce cas là il faut accepter qu’ils existent des lobby inverses. De plus à la différence du pétrole, du gaz, du charbon les énergies renouvelables offrent une véritable indépendance énergétique, économique, même si elle n’est que partielle.

Effectivement, cela se tient, il est même certain que l’idée de taxer le carbone, de spéculer sur la rareté et les quotas d’émission de CO2 font partie du programme des sociétés pétrolières, des compagnies minières etc. Mais il est peu probable que ces lobbys du pétrole aient inventé le réchauffement climatique pour justifier des taxes et hausses des prix. Si on approfondit la réflexion, il y a des failles sérieuses dans ce raisonnement.

Le doute pour gagner du temps et garder le statut quo. Le lobbying pour infléchir les règles

L’objectif d’instaurer un climat de doute, est de ralentir la mutation de la société afin que les grandes sociétés pétrolières gardent la main. En effet, pendant que les élus et le peuples doutent, ils ralentissent la vitesse à laquelle ils opèrent un changement de modèle énergétique pour s’affranchir des énergies fossiles. Les gens n’investissent pas dans des panneaux solaire thermique pour chauffer l’eau chaude sanitaire et le chauffage centrale, ou encore, on continuera de se payer une voiture de grosse cylindrée plutôt que d’isoler les bâtiments pour économiser l’énergie et sa dépendance aux énergies fossiles… etc… Or ce temps perdu profite aux pétroliers qui savent très bien qu’ils devront un jour changer de politique énergétique. Pendant ce temps ces derniers préparent leur reconversion en géothermie, en carburant extrait d’algues marines, en panneaux solaires, éoliennes. L’objectif étant de conserver la main et de maintenir la dépendance des peuples à leur bon vouloir. Les grands groupes qui ont vendu du pétrole ne vont pas disparaître ils vont essayer de créer une nouvelle forme de dépendance qui ne sera pas sous forme de matière première, mais sous forme de technologies, de contrat d’entretien obligatoire, de brevets. Un peu comme les plantes OGM qui sont couvertes par des brevets, interdisant aux paysans de récupérer des graines d’une année sur l’autre, et les obligeant à acheter le pesticide et l’engrais qui est vendu avec.

Pour appuyer cette théorie de vouloir gagner du temps de la part des lobbies de l’énergie fossile, il y a des éléments troublants qui donne du grain à ce moulin. Par exemple au début des années 2000 ExonMobil a financé des scientifiques sceptiques (11). En France, le laboratoire de Claude Allègre et Vincent Courtillot à reçue des subventions de Total et Schlumberger (10). L’objectif de ce financement serait de trouver une technique de séquestration du CO2 sous forme de roche dans le sol. Pourquoi Total investirai dans la séquestration du CO2 si la menace de réchauffement climatique était un leurre ? Séquestrer le CO2 sous forme de minerais serait le nec plus ultra pour que l’industrie du pétrole continue sont buissness.

Les premiers groupes de scientifiques sceptiques remonté aux années 1990 (13, 14). Parmi ces groupes figurent la Global Climate Coalition (GCC), le Climate Council et le Information Council on the Environment (ICE). La GCC se définit comme « une organisation regroupant des associations professionnelles et des sociétés privées, établie en 1989 afin de coordonner la participation des entreprises au débat politique et scientifique sur les changements climatiques à l’échelle mondiale. »

Ses membres rassemblent les plus grandes compagnies américaines du pétrole, du charbon et de l’automobile.

Le Climate Council a notamment collaboré avec Don Pearlman, poids-lourd des lobbyistes devenu par la suite le bras droit des gouvernements saoudien, koweitien et russe.

Le GIEC, chargé de surveiller le climat est attaqué de toute part par les lobbys du pétrole, du charbon, du gaz. (15)

L’objectif de ces groupes pétroliers n’est pas forcément de démontrer l’impossible, mais de s’appuyer sur des scientifiques sceptiques, de bonne foi, de les encourager dans leur position pour semer le doute.

Notre fonds de commerce, c’est le doute. Parce que c’est le meilleur moyen de remettre en question les preuves [permettant de faire le lien entre tabagisme et pathologies] ancrées dans l’esprit du grand public. Et aussi parce que du doute naît la polémique. »Document interne de la compagnie de tabac Brown and Williamson, 1969

En France, il y a des lobbyistes comme Fred Singer. Le site internet (www.contreinfo.info) à rédigé plusieurs articles qui démontrent preuve à l’appui les collusions entre les industriels et les lobbyistes professionnel.

Extrait :

Fred Singer, décrit par Vincent Courtillot comme un scientifique climato-sceptique ayant obtenu le Nobel pour sa participation aux travaux du GIEC, est une figure célèbre dans la communauté scientifique des climatologues. Mais absolument pas pour les raisons que sa mention par M. Courtillot pourraient laisser supposer. De fait, la réputation de Fred Singer n’est pas due à la qualité de ses contributions - quasi inexistantes - à la science du climat, mais à sa très ancienne et constante implication dans les réseaux du lobbying, fort nombreux et actifs à Washington. Ancien salarié de la secte Moon, acteur de premier plan des campagnes de désinformation menées par les industriels du tabac, devenu aujourd’hui un personnage central des campagnes planifiées par ExxonMobil pour lutter contre la réglementation des émissions de CO2, tel est le palmarès, remarquable à plus d’un titre, de Fred Singer, que Contre Info a établi, preuves - nombreuses - à l’appui.

Amiantes, pesticides, tabacs, CFC, pétrole, tous ces polluants ont des effets dangereux que les industriels tentent de minimiser en usant du lobbying pour instaurer le doute, réduire les contraintes des lois. Pour cela, les industriels recrutes des scientifiques, les encouragent dans leur démarche. Tous cela pour continuer à faire des profits bien sur.

Le véritable enjeu des lobby pétrolier est de nous ralentir dans notre mutation énergétique.

Dans le cas ou l’hypothèse de départ du GIEC serait sur évalué, on doit alors se poser la question sous un autre angle. Qu’aurions-nous à perdre à suivre les recommandations du GIEC en manière de réduction de notre consommation des réserves d’énergie fossiles ?

Certains dirons de se voir infliger des taxes en voici en en voilà pour nous faire consommer moins de pétrole. C’est vrai, il est évident que le système capitaliste ultra libérale ne pourra pas échapper à cette tentative de détournement, et qu’importe si l’hypothèse du réchauffement anthropique est vraie ou fausse.

Par contre, si nous sommes capable de réduire rapidement notre dépendance aux énergies fossiles en développant un habitat HQE, en modifiant nos modes de transport, en développant d’autres énergies renouvelables décentralisées, nous pouvons en tirer de nombreux bénéfices. Tout d’abord de réduire notre dépendance à une poignée de puissant exploitant petro-minier. Mais aussi de peser sur l’apaisement des conflits qui ravage l’humanité depuis la découverte du pétrole. Nous l’avons évoqué à propos du 11 septembre, la plupart des conflit qui déchire le moyen orient ont pour dénominateur commun et masqué, le contrôle des réserves de pétroles et leur acheminement.

Nous aurions probablement plus à gagné à appliquer rapidement les recommandations du GIEC qu’a laissé du temps aux complexes pétro-minier pour trouver des stratégies qui leur laisse le contrôle de l’énergie.

Finalement, malgré la lecture des arguments des climato-sceptiques, je pense que le réchauffement climatique n’est pas un mythe, et l’homme en est en bonne partie responsable. Beaucoup d’internautes pensent qu’on nous ment sur tous les grands sujets, mais il me semble que d’une part ce réchauffement est un problème réel, mais que d’autre part, les véritables maîtres du monde tente d’en limiter l’impact sur leur profit en créant un marché carbone, en spéculant sur le droit d’émettre des gaz à effet de serre. Le fait la banque d’affaire Goldman Sachs soit l’inventeur de ce concept est effectivement très déroutant pour le internautes de nature sceptique.

Enfin, j’insiste sur un point, c’est que la raison vitale et urgente pour réduire notre dépendance au pétrole, c’est la paix dans le monde. Depuis un siècle la plupart des conflits ont pour objectifs cachés l’appropriation du pétroles via des contrats avec des dictateurs, des pipelines géants qu’il faut contrôler… Le pétrole génère une course aux armements dramatiques, des pressions et des agressions des pays détenteurs de pétrole qui refusent le pillage par des multinationales du pétrole. Il n’est pas exagéré de dire que chacun de nos plein finance et motive la guerre en Irak, en Afghanistan, en Libye, bientôt en Syrie, en Iran et au Venezuela

Documents annexes :

 

Références :

(9) Examining the Scientific Consensuson Climate Change (revue EOS Volume 90, Numéro 3 du 20 janvier 2009

(10) http://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Courtillot

(11) Site Internet ExxonSecrets : www.exxonsecrets.org

(12) KOCH INDUSTRIES Ou les rouages occultes de la machine climatosceptique, Enquête Greenpeace mars 2010

(13) http://www.epa.gov/earlink1/earthlink/97novdec.htm

(14) http://www.medialens.org/articles/book_reviews/dc_carbon_war.html

(15) Climat de doute Quand l’industrie climato-sceptique s’en prend à la science du climat. Bref historique des attaques portées contre la science climatique, les climatologues et le Giec. (Greenpeace, le dossier)


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