Scandale suisse, des déchets nucléaires cachés dans des jardins potagers. Les autorités ont caché la vérité

par Olivier Dusong (Oliver Starc)
jeudi 26 juin 2014

"Trois heures auprès de ces déchets suffisent à dépasser la dose limite de radiations tolérée sur une année entière" (Mon article du 6 Juin paru dans Journal Nucléaire

La ville de Bienne où les déchets ont été trouvés

Des jardins potagers sur une ancienne décharge nucléaire. Depuis ce dimanche les journaux suisses Le "Matin Dimanche" et la SonntagsZeitung affirment que les autorités locales, cantonales et fédérales, sont informées depuis un an et demi, mais ont décidé de ne rien dire pour ne pas affoler la population de cette ville de 50 000 habitants situés dans le canton de Berne. Et alors que cette cachotterie flagrante fait scandale, l'Office fédéral suisse de la santé publique (OFSP) ose s'aventurer, dans des propos douteux, en affirmant que les risques pour la santé des gens qui vivent sur ce terrain sont infime, une simple lecture de ces mêmes journaux nous montre que si cette affirmation est probablement rassurante, elle n'en demeure pas moins étonnamment douteuse. En effet, selon la presse, l'analyse en laboratoire montre que seulement trois heures auprès de ces déchets suffisent à dépasser la dose limite de radiations tolérée sur une année entière, cherchez l'erreur, comment parler de risques infimes ? De plus, c'est à proximité de ces déchets hautement radioactifs que les gens ont cultivé leurs potagers, les déchets n'étaient enfouis qu'à 30 cm et selon le journal Romandie la terre elle-même a été fortement contaminée.

"Ils ont jardiné sur des déchets radioactifs" titrait ce matin 1 Juin, le journal "le Matin" 

"Ce n'est qu'aujourd'hui, après avoir été confrontées aux informations fournies au « Matin Dimanche » par un whistleblower, que les autorités ont fini péniblement par confirmer la dramatique situation." Tout commence avec une ancienne décharge à ciel ouvert dans laquelle l'industrie horlogère de l'époque avait jeté une peinture phosphorescente servant à illuminer les chiffres des horloges interdite pour son extrême dangerosité. "A partir de 1950, deux tiers des 15 hectares de la décharge désaffectée ont progressivement été convertis en quartier d'habitation. Quant au reste du terrain contaminé, il a été recouvert de 30 centimètres de terre fraîche, avant d'être investi par la population, qui y a installé une soixantaine de petits jardins potagers."

Comment donc l'OFSP ose parler de risque infime pour la population ? Peut-on vraiment le croire ? Quelle est la santé des gens qui habitent sur ce terrain et celle des gens qui ont cultivé des légumes sur une décharge nucléaire ? Des isotopes ont-ils été ingurgités ? Les statistiques montrent elles, que les gens sont plus malades qu'habituellement dans ce quartier ? 

Selon le journal Romandie "La teneur la plus élevée vient de la terre remuée en début d'année : 300 microsieverts par heure y ont été mesurés." Nous savons donc que la terre elle-même a été contaminée. Quelle incidence pour les légumes cultivés dans une telle terre ? Le quartier resta dans l'ignorance totale jusqu'à l'ouverture du chantier de l'A5, en 2007-2008. Ce sera en novembre 2012 que le chantier tombera sur ces déchets. Une substance hautement radioactive. "120 kg de déchets radioactifs ont été obtenus après le tri. "Nous avons mesuré des doses de plusieurs centaines de microsieverts à la source", Danieĺ Dauwalder, porte-parole de l'Office fédéral suisse de la santé publique (OFSP), dans (Le Matin Dimanche) "Dans certains endroits, on a mesuré jusqu'à 300 microsieverts par heure" c'est a dire plus de 100 fois le montant autorisé pour une décharge de l'époque !

Découverte de déchet nucléaire sur un chantier à Bienne (Photo : Keystone ARCHIVES)

"Les autorités de santé publique se rejettent la responsabilité, les responsables locaux disant que cela aurait dû être à l'office de santé publique d'informer le public, mais l'OFSP rejette à son tour cette accusation et dit que cette responsabilité incombe aux autorités municipales. Même le Pr François Bochud, directeur de l'Institut de radiophysique du centre hospitalier du CHUV et président de la Commission fédérale de protection contre les radiations et de surveillance de la radioactivité (CPR) n'a pas non plus été tenu au courant de la situation à Bienne. Ne pas informer les habitants et les anciens occupants du jardin ouvrier était une erreur selon lui, car « tout finit par nous rattraper et il est beaucoup plus difficile de rester crédible et de récupérer la confiance de la population ». " 

Pour cette fois en effet, la confiance du public va être difficile à rattraper en Suisse. 

"La législation en matière de radioprotection existe depuis 1991. Avant. il n'y avait pas de base légale. Il paraît donc très difficile de poursuivre l'industrie horlogère pour s'être débarrassée de peinture au radium en 1960 avant son interdiction, a expliqué Sybille Estier." Lien

 

Les sources :

Ils ont jardiné sur des déchets radioactifs 

La municipalité de Bienne devra s'expliquer 

Déchets radioactifs découverts à Bienne : population pas informée 

Déchets radioactifs à Bienne 

 

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