Un autre modèle de gestion de l’eau pour les pays en voie de développement, SVP !

par ÇaDérange
jeudi 15 juin 2006

Dans notre monde, ce sont les modèles de la partie du monde la plus développée qui sont proposés comme modèles à suivre et se transmettent parfois aux pays en voie de développement. C’est une logique industrielle, mais qui a le défaut de nous éviter de devoir nous poser la question de l’adaptabilité de ce modèle aux pays en voie de développement.

La solution du "Nord" fournit en effet une solution technique viable au "Sud". Mais rien ne garantit qu’elle soit adaptée aux capacités financières de ces pays, non plus qu’à leur organisation sociale. C’est en tout cas ce qu’avait fait ressortir une représentante de l’Inde lors d’un forum déjà ancien en ce qui concerne le problème de l’eau dans son pays, en se plaignant du simplisme de la réponse des pays développés qui se résume à : "Installez notre modèle d’infrastructure".

On en comprend en effet tout de suite les limites, qui sont d’ordre financier d’abord, mais aussi d’ordre technique et organisationnel, dans des mégalopoles immenses, ou au contraire dans des petits villages sans infrastructures existantes. Or, nos modèles ont été développés à une époque où les concentrations de population étaient encore faibles, où les coûts énergétiques étaient plus bas, et les revenus par habitant, même avec le décalage dans le temps, plus élevés que ceux des bassins de population à équiper de nos jours dans ces pays.

Pour donner un exemple, il est quasiment impossible de mettre en place dans des mégalopoles immenses à forte proportion de bidonvilles les infrastructures de distribution de l’eau, et surtout de tout-à-l’égout, qui existent en Occident. Idem pour les villages en campagne.

Des idées nouvelles sont nécessaires pour résoudre le problème avec l’aide des compagnies privées, qui possèdent le savoir dans ce domaine. Voici trois exemples de réponses alternatives autres que l’installation d’infrastructures lourdes.

Dans le domaine de l’eau potable, c’est le retour à la méthode ancestrale de la récupération des eaux de pluies qui a été encouragée dans des pays qui l’avaient oubliée. Signalons que la prise en compte d’une citerne d’eau pluviale lors de la construction d’une maison en Belgique ou dans le Nord était monnaie courante il y a quelques décennies.

Toujours dans le domaine de l’eau potable, Procter et Gamble produit et distribue des sachets de poudre qui permettent pour 1$ de purifier 20 litres d’eau, action pour laquelle l’entreprise a été primée en 2005 à la Semaine mondiale de l’eau.

Enfin, dans le domaine de l’assainissement, en clair, des toilettes, le modèle chinois dit des toilettes sèches, dont je vous ai déjà parlé, semble être la meilleure voie pour répondre aux besoins de villages dispersés, voire à ceux des bidonvilles.

Quelques exemples, donc, du besoin de nouvelles idées, plutôt que de l’adaptation des modèles occidentaux.


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