Un Tchernobyl, un Fukushima est évidemment possible en France

par Patrick Samba
mardi 29 mars 2016

Il y a peu, commémorant à leur manière le 5è anniversaire de Fukushima et le 30è de Tchernobyl, Pierre-Frank Chevet, président de l’ASN (l’Autorité de Sureté Nucléaire), l’a redit, l’IRSN (l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire) l’a également rappelé implicitement en publiant une expertise sur les conséquences des accidents de 69 et 80 à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux : un accident nucléaire du type de Tchernobyl ou de Fukushima est évidemment possible en France. Et la question n’est donc plus de savoir s’il peut survenir, mais où et quand.

Pas besoin d’un attentat, même si l’hypothèse se fait, comme en Belgique, plus présente. Il suffit en effet d’une simple erreur humaine. Une erreur dont la probabilité de survenue ira en augmentant considérablement avec le vieillissement des réacteurs et l’accroissement de la sous-traitance avec des salariés formés à la va-vite et dont le statut précaire ne va pas aller en s’améliorant avec l’amoncellement de lois néo-libérales du travail dévastatrices.

Ignorant cyniquement ces rappels très officiels n’émanant pas d’organismes antinucléaire mais d’institutions liées à un Etat tout ce qu’il y a de plus favorable à l’énergie atomique, avec cette dose de parjure cimentée d’une pitoyable lâcheté qui fait la marque des dernières présidences françaises, Ségolène Royal annonce néanmoins qu’elle est prête à donner son aval à une prolongation de 10 ans des centrales nucléaires françaises. Opinion bien loin d’être reniée par les Juppé, Le Maire, et autre Sarkozy lesquels à leur manière ne disent pas autre chose en affirmant récemment qu’eux Président ils ne fermeraient pas la centrale de Fessenheim.

L’irresponsabilité de ces gens atteint des sommets dont même la caricature ne serait que le pâle reflet de ce qu’elle est dans la réalité. Il relève donc de notre responsabilité de dénoncer leur inconséquence et en toute logique de ne pas les élire à la fonction élyséenne, eux tout comme la néo-fasciste Le Pen qui, elle, ne dit rien mais n’en pense pas moins. A-t-on déjà entendu le Front National émettre un avis ne serait-ce que timidement critique sur la filière électro-nucléaire ?

Or oui, un Tchernobyl, un Fukushima est possible en France, et nous devons tout faire pour qu’un tel drame, de nature différente d’un massacre terroriste et autrement grave, ne vienne meurtrir à jamais un espace considérable de notre territoire et de celui des pays voisins et la santé somatique et psychique de leurs habitants.

Et la première chose à faire est d’aller manifester jeudi prochain, en espérant que ça déborde, contre la loi travail de Hollande, Valls, El Khomri et Macron.

 Si le rapport ne vous apparait pas de prime abord évident, c’est que la stratégie néo-libérale ne vous apparait pas encore clairement. Le néo-libéralisme et son profit à tout-prix non seulement s’évertue à privatiser le bien commun, à détruire le tissu social et les conditions de travail des précaires et par conséquent de ceux du nucléaire, mais également l’humanité dans son ensemble. Si ce n’est carrément la planète : qui sait en effet où se trouvent les corium de Fukushima ?

Un lien ténu s’est déjà établi le 9 mars, jour de l’imposante manifestation de force hostile à la loi néo-libérale sur le travail. En bon observateur vous n’aurez pas manqué de voir fleurir sur des pancartes un slogan faisant un clin d’œil à la lutte antinucléaire en empruntant à l’un de ses plus célèbres slogans. A la manière d’un " Nucléaire, non merci ! ", ici ou là apparaissaient des :

     " LOI KHOMRI, NON MERCI ! "

 

Patrick Samba

On peut signer la Pétition · Loi travail : non, merci !

 


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