Vers un habitat basse consommation...

par ÇaDérange
mercredi 27 décembre 2006

L’un des domaines où nous faisons le moins d’efforts pour économiser l’énergie et réduire nos émissions de CO2 est l’habitat particulier. Pourtant, le coût du chauffage domestique n’arrête pas d’augmenter, avec la hausse du pétrole et des énergies concurrentes. Malgré cela, les Français n’ont pas changé leur comportement ni leurs habitudes dans ce domaine, ce qui n’est pas une surprise, tant il est difficile de modifier des comportements de masse. C’est pourquoi, d’ailleurs, il faut impérativement travailler sur l’amélioration technique des moyens de chauffage et d’isolation.

Le point des travaux actuels dans ce domaine vient d’être fait dans le cadre de deux démarches différentes.

D’une part, la société de HLM Logirep, en coopération avec le chimiste allemand BASF et le Centre scientifique et technique du bois (CSTB) vient de présenter sous le nom de Génération E une rénovation de maison ancienne qui fait appel à toutes les possibilités de la technique moderne pour diviser par huit (!) la consommation d’énergie primaire. Pour ce faire, la façade a été doublée, ainsi que le toit et les planchers, d’un nouveau matériau isolant, baptisé Néopor, de type polystyrène, renfermant de minuscules particules de graphite qui agissent comme réfléchissant de la chaleur en provenance de l’intérieur de la maison. De l’isolation externe, en quelque sorte, au lieu de l’isolation interne à laquelle nous sommes habitués.

La création de cette enveloppe externe étanche, qui est ensuite recouverte d’enduit traditionnel, explique les deux tiers des économies réalisées, le reste provenant de la chasse aux ponts thermiques, de la mise en place de doubles vitrages, d’une chaudière à gaz à condensation, d’une ventilation mécanique avec récupérateur de chaleur, d’ampoules basse consommation, etc. Au total, la consommation de cette maison bourgeoise du début du siècle est passée de 40 litres de fioul au m2 à 5 litres (ou 50 kW/h) alors que la consommation moyenne, tous logements confondus, en France, est actuellement de 25 litres/m2.

Autre matériau de recouvrement mis en place dans cette expérience, un matériau isolant à changement de phase, appelé Micronal, qui est constitué de plaques de plâtre dans lesquelles sont incluses des microcapsules de cires qui fondent ou se solidifient (changement de phase) en absorbant ou en rendant de la chaleur. Ce matériau fonctionne en absorbant l’excédent de chaleur, en fondant le jour et en le restituant la nuit, en se resolidifiant.

En Allemagne, près du siège de BASF, un quartier entier a été ainsi rénové. En deux ans, la consommation effective est ainsi passée de 21 litres de fioul au m2 à 2,1 - 2,4 litres maintenant.

Bien sûr, le coût d’une telle rénovation est bien supérieur à celui d’une rénovation classique. Elle est donc mieux adaptée à des propriétaires qui en retireront le bénéfice dans leurs coûts de chauffage qu’à des logements loués pour lesquels les propriétaires ne peuvent pas répercuter l’effort financier fait sur les locataires qui, eux, en bénéficieront dans leurs coût de chauffage. Curieux, n’est-ce pas ? A moins que des subventions ne viennent corriger le tir...

 


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