Y a pas de feu sans fumée

par le hobbit
lundi 24 juin 2013

A Sumatra et un peu partout dans le monde pour pouvoir gaver les petits occidentaux de gâteaux à l’huile de palme, on s’est mis depuis quelques années à planter des palmiers à tire-larigot. On défriche, on déboise, on ratiboise les vieux arbres de mes ancêtres orangs-outans, les cocotiers, les medangs, les simpos, les merantis, les bengkus rien que des noms à coucher dehors vous me direz, mais l’avantage c’est qu’on pouvait aussi coucher dedans.

Mais comme ça n’allait encore pas assez vite avec les tronçonneuses, messieurs Belin et Lu, deux pyromanes notoires, ont proposé de foutre le feu à la forêt pour accélérer le processus. C’est une technique assez ancienne mais ces incendies à grande échelle dégagent une fumée puante et dense (un peu comme si on faisait bruler une école pleine de Petits Ecoliers). C’est pour ça que depuis quelque temps Zina et moi, on tousse un peu et on a les yeux rouges. Au début les zoologues ont même cru qu’on faisait partie d’une nouvelle espèce jusqu’alors inconnue mais non, c’était juste à cause de la fumée.

 La fumée est si polluante et nocive que les 5,millions d'habitants de la cité voisine, Singapour, qui sont plus habitués au Co2 qu’à la fumée d’incendie commencent à tousser aussi. Normal, ce qui gène c’est surtout la pollution des autres. Un peu comme l’odeur de ses propres déjections, la nôtre nous gène pas, on la trouve même agréable, vous avez remarqué ?

 L’indice PSI qui mesure la pollution atmosphérique affiche 401, quand on sait que 140 est déjà un seuil jugé insalubre, ils se disent que leurs poumons vont bientôt être plus goudronnés que l’Autoroute du Sud.

Notre seuil à nous, ça fait longtemps qu’il est dépassé mais je me demande si tout le monde s’en fout pas un petit peu…S’il reste un coin de banquise dans les futures années, on ira sans doute vivre là-bas avec Zina. Albert et Zina sur la banquise, ce serait pas mal comme titre non ?

 C’est un peu paradoxal que les pays émergents (prononcez : pauvres) en sortant la tête de l’eau (ça vient de là : émerger) s'arrangent pour que ça devienne encore plus irrespirable à l’air libre.


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