A Belfast, les murs ne sont pas tombés

par Jean-Baptiste Allemand
mercredi 11 novembre 2009

A Berlin, le mur a chuté il y a tout juste vingt ans. Mais à Belfast, une des dernières villes clotûrées d’Europe, les palissades ne sont pas près de connaître le même sort...


Paddy Maguire, un ancien de l’IRA, a combattu au pied de la peaceline, côté Falls Road. Comme beaucoup, il aimerait que le mur soit abattu... mais pas maintenant. (photo JB Allemand)
 
Elle se dresse fièrement, cette masse grise et grillagée. Depuis 1969, à Belfast-ouest, une peace-line de 8 mètres de haut sépare le quartier républicain de Falls Road et le quartier loyaliste de Shankill Road. C’est la plus célèbre des nombreuses clôtures de séparation que compte la ville. Aujourd’hui, malgré l’arrêt des violences, la zone est toujours partiellement ouverte et soumise à un couvre-feu. "Les portes de la peace-line se ferment à 6 heures du soir et sont rouvertes à 8 heures du matin", présente Paddy Maguire, un habitant du coin, côté républicain.

Il la connaît bien, cette peaceline. Ancien militant de l’IRA ayant raccroché les armes, Paddy Maguire s’est longtemps battu au pied de la clôture, lorsque les loyalistes protestants venaient "bombarder" les habitations de Falls Road. Aujourd’hui, il peut se balader du côté de Shankill sans crainte des balles. Mais il n’est pas complètement serein de ce côté de la barrière : "J’ai peur que quelqu’un me reconnaisse", confie-t-il.

Pourtant, Paddy Maguire, aimerait bien le voir par terre, ce mur. Mais... certainement pas tout de suite. "Les communautés ne pourront pas vivre ensemble, il y a encore trop de haîne, déplore-t-il. Dans vingt ans, peut-être..." Une vision qui correspond à l’opinion majoritaire de la population vivant près des peacelines. Selon un sondage réalisé début 2008 (page 4), 60% de cette population souhaite la destruction des murs, mais "quand ce sera sécurisé, pas maintenant."
 
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