A quel point les Européens sont-ils... européens ?

par olivier derruine
mardi 28 août 2007

Cette année, nous célébrons les cinquante ans du Traité de Rome. Le 9 mai est devenu le jour de la fête de l’Europe en commémoration de la Déclaration de Schuman prononcée en 1950. Celle-ci annonçait la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier qui nécessitait que les gouvernements français, allemand, italien et des pays du Benelux délèguent une partie de leur souveraineté à une haute autorité, supranationale et indépendante.

Dans le traitement médiatique du débat sur la relance de l’UE et de manière plus générale, on a tendance à répertorier les Etats membres selon qu’ils sont proeuropéens ou eurosceptiques. Cette caricature binaire ne laisse pas place à la nuance.

Par ailleurs, on a parfois l’impression que l’attitude d’un gouvernement par rapport à l’UE n’est pas en adéquation avec le sentiment de sa population. Ainsi, la Pologne est souvent pointée du doigt pour son euroscepticisme. Mais, il y a une grande différence entre le gouvernement des frères Kaczinsky et la population qui est parmi la plus euro-enthousiaste (62 % estime que l’appartenance à l’UE est une bonne chose) et qui souhaite que davantage de décisions soient prises au niveau européen ! A contrario, la France désignée comme moteur de l’UE se caractérise par un taux de 50 % d’évaluations favorables auprès de la population (sondage Eurobaromètre d’automne 2006). Les Autrichiens, les Finlandais se trouvent en bas de classement et sans surprise, les Britanniques ferment la marche (1 personne sur 3 satisfaite).

A partir d’une série de domaines, essayons d’avoir une idée plus précise de l’attachement à l’égard du projet européen. Ces domaines relèvent :

Pour chacun de ces critères, chaque Etat membre est coté en fonction des données publiées par Eurostat, l’Eurobaromètre, la DG marché intérieur.

La multiplication de ces cotations donne un score global qui permet d’établir un classement en fonction de leur attachement relatif (c’est-à-dire par rapport aux autres Etats membres) à l’Europe (1 = le plus européen ; 25 = le moins européen). La Bulgarie et la Roumanie ne sont pas encore intégrées faute de données disponibles.

Les enseignements (voir tableau 1)

Ceci dit, certains critères peuvent ne pas rendre fidèlement compte de la manière dont l’Europe est appréciée, respectée. Ainsi, les Etats fédéraux auront plus de difficultés que les autres à boucler un budget en équilibre parce qu’outre le gouvernement fédéral, les entités fédérées disposent de certaines compétences. Idem pour la transposition des directives relatives au marché intérieur quand plusieurs gouvernements doivent procéder à l’exercice de la transposition.

Aussi, dans les petits Etats, il est normal que l’UE soit plus présente dans les discussions parce que l’influence d’un pays dépend de sa taille. Cela risque également d’impliquer que le pays en question souhaite que l’UE s’affirme davantage via un plus grand nombre de décisions prises à ce niveau.

Les critères sont alors recalculés en fonction d’une pondération afin de tenir compte des difficultés liées aux Etats fédéraux et de la taille du pays. Les pondérations peuvent jouer.

Quelques enseignements rectifiés (voir tableau 2)

Conclusions

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