Barroso doit s’excuser publiquement ou démissionner !

par Laurent Herblay
mercredi 19 juin 2013

Le président de la Commission a qualifié dans un journal étasunien de « réactionnaire  » la position de la France pour exclure l’audiovisuel des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’UE. Un geste extrêmement grave auquel François Hollande n’a pas apporté la réaction appropriée.

 
Une déclaration de guerre en sol ennemi
 
Mais pour qui roule José Manuel Barroso ? Alors que le président de la Commission européenne fait tout son possible pour lancer des négociations commerciales entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, voici qu’il se permet de critiquer, dans un journal étasunien, l’International Herald Tribune, la position prise par les ministres du commerce européens vendredi, sous la pression de la France, mais avec le soutien de la moitié des Etats membres et du Parlement de Strasbourg.
 
Il est plus que paradoxal que celui qui doit mener les négociations commerciales au nom de l’Union Européenne prenne ainsi ouvertement le parti de l’étranger contre ceux qu’il est sensés représenter. José Manuel Barroso a ainsi déclaré que « cela fait partie de ce programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire », ajoutant que « certains disent être de gauche mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires  », au cas où l’on ne l’est pas compris.
 
Bref, nous arrivons à la situation totalement ubuesque où le chef négociateur européen, qui doit défendre nos intérêts, considère que notre position est trop ferme et que nous ne mettons pas suffisamment de sujets sur la table avec les Etats-Unis. Alors qu’il devrait justement être le plus ferme et appliquer le mandat que lui ont donné les 27, en gros, il se permet de nous dire que nous devrions baisser notre garde pour laisser passer les panzers d’Hollywood et renoncer à notre identité !
 
François Hollande fait l’autruche
 
Bien sûr, la classe politique a réagi vivement au propos du fonctionnaire de Bruxelles. Aurélie Fillipetti les a jugé « absolument consternants  ». Cependant, on attend toujours une véritable réaction du chef de l’Etat, qui s’en est sorti par une pirouette tout aussi consternante en affirmant  : « je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés, pas même sur les artistes qui se seraient exprimées  », puis que « ses déclarations avaient suscité, comment dire un certain émoi, une certaine surprise ».
 
Le Chef de l’Etat se fait traiter de réactionnaire par le président de la Commission qui va négocier en notre nom l’accord commercial avec les Etats-Unis et il ne réagit pas ! Avec François Hollande, la tête dans le sable et la servilité, c’est maintenant, au contraire du courage  ! Ce faisant, il laisse Barroso insulter le peuple français sans même réagir. Même s’il cède sur le fond, il pourrait au moins préserver la forme et ne pas laisser son honneur, notre honneur, ainsi outragé.
 
Quand on pense au souci de tous les instants qu’avait le Général de Gaulle de préserver l’honneur de la France et au fait qu’il ne laissait pas passer la moindre critique ou remise en cause de notre pays, on reste songeur devant l’inconséquence, la mollesse et la lâcheté de ce président qui se fait insulter publiquement par un eurocrate et qui n’est même pas capable de réagir. Même Le Monde s’en est ému vivement dans un éditorial lui reprochant son manque de respect et de loyauté. Pour la première fois, j’en viens à regretter Nicolas Sarkozy, ce qui n’est pas peu dire venant de ma part.
 
Il n’y a pas 36 issues possibles à cette provocation : soit il s’excuse publiquement, soit la France doit exiger sa démission. Il serait inadmissible que Paris laisse négocier en notre nom un individu qui se permet de critiquer le mandat qu’on lui donne dans les pages d’un journal étasunien. Monsieur Hollande, la France vous regarde.

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