Belgique : toujours pas de gouvernement !

par jonatan
jeudi 19 juillet 2007

Le formateur, nommé par le roi, a débuté sa mission de formation du nouveau gouvernement.

Plus d’un mois après les élections législatives du 10 juin, la Belgique n’a toujours pas formé de gouvernement. La situation en Belgique est fort différente : de nombreux partis se présentent pour le scrutin législatif, dont quatre francophones et leurs équivalents néerlandophones sont les principaux partis démocratiques : les socialistes (PS et sp.a-spirit), les libéraux (MR et OpenVLD), les sociaux-chrétiens (cdH et cd&v-N-VA) et les écologistes (Ecolo et Groen !).

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, et suite, entre autres, à une série de scandales liés à la corruption, à l’abus de biens sociaux et à de nombreuses malversations au sein des communes et sociétés publiques, en particulier dans la région de Charleroi (sud du pays), les socialistes, tant au nord qu’au sud, ont connu un échec important, laissant les sociaux-chrétiens premier parti en Flandre, tout comme les libéraux en Wallonie. La majorité absolue n’étant jamais de rigueur en Belgique (scrutin proportionnel), il est de coutume de former un gouvernement symétrique au nord comme au sud.

Suite à ces élections, le roi, chef de l’Etat, a nommé un informateur, chargé de dresser un état de la situation du pays sur de nombreux sujets (économique, social, environnemental, budgétaire, judiciaire...). Didier Reynders, président des libéraux francophones, a rempli cette tâche. Habituellement, un formateur, qui devient par la suite Premier ministre, est nommé immédiatement après, mais la situation communautaire (les Flamands désirant une réforme de la Constitution pour conférer plus de pouvoirs aux régions et les francophones désirant conserver ces compétences à l’échelon fédéral) a nécessité la nomination de Jean-Luc Dehaene, social-chrétien flamand, en tant que "démineur". Depuis ce dimanche, Yves Leterme, leader du parti CD&V, auteur également d’un score personnel exceptionnel de près de 800 000 voix, est formateur. Deux choix se présentent donc à lui : réduire ses ambitions de réforme de la Constitution, contre ses promesses électorales, ou provoquer un échec de formation du gouvernement et une crise interminable.

Si un gouvernement de coalition "orange bleue" entre en action (MR, cdH, CD&V-NVA et OpenVLD), les 14 portefeuilles ministériels seront répartis de manière égale pour les francophones et les néerlandophones, avec probablement 5 ministres issus du Mouvement réformateur (MR, libéraux), 2 du cdH (sociaux-chrétiens), 5 partagés au sein du cartel CD&V-NVA et 2 pour l’OpenVLD. Mais les jeux sont loin d’être faits, à quelques jours à peine de la fête nationale du 21 juillet.


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