Brexit : le grossier chantage du Trésor britannique

par Laurent Herblay
mardi 19 avril 2016

Et dire que l’on accuse les partisans du Brexit de jouer sur les peurs dans leur campagne  ! Etant incapables de convaincre une majorité des britanniques de l’intérêt de rester dans l’UE, le gouvernement semble jouer sa dernière carte avec l’évaluation de ce que ferait perdre à l’économie du pays la sortie de l’UE : 6% du PIB à l’horizon 2030, soit 4300 livres par an et par ménage !

 
Plus c’est gros, plus ça braque ?
 
L’article du Figaro est assez ironique, utilisant le conditionnel pour son titre « Le Brexit pourrait ‘appauvrir pour toujours’ le Royaume-Uni  ». La suite du papier est du même tonneau, notant que le gouvernement a « choisi d’adopter l’hypothèse la plus pessimiste de développements, qui reposent largement sur l’inconnu  ». En effet, même un rapport de PricewaterhouseCoopers, commandé par un organisme patronal unanime contre la sortie, conluait qu’ limpact pourrait atteindre 3,1 à 5,5% du PIB d’ici à 2020. Mieux, « après cette date, l’étude prévoit une disparition des effets de turbulences engendrés par un Brexit et un rattrapage progressif d’ici à 2030 d’une large partie du manque-gagner par rapport au maintien dans l’UE  ». En clair, à horizon 2030, l’impact négatif serait finalement très limité !
 
Bref, le chiffre avancé par ce chancelier de l’échiquier qui coupe les fonds pour l’éducation et les handicapés pour baisser l’impôt sur les sociétés est seulement un exercice de communication, qui ne repose sur rien de sérieux, uniquement pour essayer de faire peur. Après la montagne de promesses de jours meilleurs jamais réalisées, les eurobéats ont compris que de nouvelles promesses positives n’ont plus aucune chance d’être crues et que le seul argument qui leur reste, c’est la peur de la sortie, quite à raconter n’importe quoi. Parce que l’UE ne convainc pas, ils veulent faire croire que ce serait pire sans, argument aussi malhonnête que dérisoire pour qui regarde la situation en Europe des pays hors de l’UE ou de la zone euro. Même la petite Islande ne veut pas rejoindre la tour de Babel continentale !
 

Bien sûr, ces chiffres peuvent faire peur à certains. Mais dans une époque, où, légitimement, les citoyens n’ont plus vraiment confiance dans la parole des politiques, il y a fort à parier que la ficelle soit beaucoup trop grosse pour passer. Et si le démontage du machin européen approchait  ?

 


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