BREXIT : Mais où est passée l’Apocalypse ?

par Jacobin
vendredi 1er juillet 2016

C'est incroyable comme on peut avoir la mémoire courte. Rappelez-vous, le Brexit, c'était il y a à peine une semaine. Et pendant des mois et des mois avant cette glorieuse date -une de plus à mettre à l'actif de ce génial, héroïque et invincible peuple Anglais- nous avons eu le droit, par l'intégralité des médias mainstream et par tous les experts patentés à un déferlement de prédiction plus apocalyptiques les unes que les autres en cas de vote "LEAVE".

La City devait s'effrondrer, entraînant les bourses mondiales dans un remake de 2008, la Livre devait chuter presque au niveau du Mark de Weimar, à la brouette de billets qu'il devrait acheter sa pinte d'ale ou de ginger ce salop d'Anglais prolo, vieux, rural, pas éduqué qui avait osé défier l'overclass européiste, ses larbins politico-médiatiques, ses habituels idiots utiles et surtout ces innombrables "nègres de maison" qui comme tous les larbins dans l'Histoire ont la faiblesse de se croire de la famille au pretexte qu'ils grapillent les restes du maître. La peste et le choléra devaient contaminer le monde à partir de cette île maudite où l'on avait défié le dieu de la religion féroce, ce truc cornu en or qui exige le sacrife des jeunes pauvres pour assurer la prospérité des vieux riches. Les rats devaient sortir des égouts et les loups réapparaitre, rodant vers Regent Park à la recherche affamée du corps d'un de ces milliers d'orphelins morts d'une famine expiatoire et d'un froid sibériens tombé, en plein été, sur la terre des abominables blasphémateurs.

Mais, le jour d'après, si on a effectivement vu fulminer à la manière grotesque d'inquisiteurs contratiés, les Grands Prètres BHL, Minc, Attali et tous les autres, conspuant cette puante et effroyable démocratie offrant la même voix à un geux, un manant (de manere, attaché à sa terre) qu'à un aristocrate du fric mondialisé, et ben... on a pas vu la queue de l'Apocalypse.

Mon pote John, de Manchester, en bon Anglais, s'était pourtant réuni avec ses potes, devant chez lui, sur des chaises longues, ce beau soir d'été, avec quelques bières pour la voir venir cette apocalyspe avec tout le flegme brave propre à son peuple. Il voulait voir à quoi ça pouvait bien ressembler la colère de la main invisible du marché, les éclairs d'un Veau d'Or puéril, sénil, capricieux qu'on aurait contrarié.

Et bien, ça fait un peu plus d'une semaine que mon pote John à passé la nuit devant chez lui à picoler avec les potes. Que dalle. Wallou. Z.... Que tchi. Macache bono. Rien. La tête à toto.

Une semaine après, toutes les bourses sont en hausse, la Livre s'est "effrondrée" de.... moins de de 10% (ce qui au passage ferait le plus grand bien à l'euro). En fait comme l'avait prédit Jacques Sapir, il ne s'est strictement rien passé. Rien. A part l'affollement des experts qui passent encore une fois pour des cons et la rage du clergé européiste qui se voit démasqué et arrêté(pour un temps ?) dans son mode fédéraliste furtif pour recréer une URSS privatisée.

Il ne s'est rien passé, il n'y a pas eu d'apocalyspe. Il n'y en aurait pas plus dans un Grexit, un Frexit ou autre Gerxit.

On voit encore l'inanité de la fameuse expertise dont certains se prévalent pour se permettre d'appeler à "depasser" la démocratie. L'apocalypse pourra venir, mais pas par un vote populaire. QU'ILS SE TAISENT !


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