Brexit or not Brexit ?

par Laurent Herblay
lundi 22 février 2016

Plus de trois ans après l’annonce par David Cameron qu’il consulterait ses compatriotes par référendum sur le maintien dans l’UE, le Premier ministre britannique est parvenu à un accord avec les autres pays et vient d’annoncer la tenue du référendum le 23 juin. Qu’en penser ?

 
Vraies concessions ou vraie comédie ?
 
D’un côté, il est difficile de ne pas se satisfaire de voir un dirigeant tenir sa promesse et consulter le peuple en remettant en jeu la participation de son pays à l’UE. Cela est profondément démocratique et permet de rappeler utilement que la tour de Babel européenne ne sera pas éternelle. En effet, la victoire du « oui » est tout sauf assurée étant donnée l’opinion de la population britannique, d’autant plus qu’une bonne partie de la presse fera campagne pour la sortie et que la crise des migrants n’a pas rendu l’opinion plus favorable au machin européen. Et sur le fond, la teneur de l’accord est extrêmement modeste. Certains points ne seront inscrits dans les traités que quand ils seront révisés et dire que Londres n’adhère pas à l’union toujours plus étroite revient seulement à écrire ce qui est évident.
 
Bien sûr, Londres obtient d’instituer des restrictions au versement de prestations sociales pour les migrants venus de l’UE, mais n’est-ce pas un point de détail, même si l’actualité peut lui donner une importance non négligeable ? Finalement, c’est un article du Monde qui décrypte sans doute le mieux ce que représente cet accord : une comédie théâtralisée où chaque partie surjoue la difficulté des négociations pour défendre ses propres intérêts, alors que le contenu du texte est dérisoire. Cameron avait intérêt à ce que les négociations paraissent difficiles pour donner le change pour une opinion publique très critique à l’égard de cette Europe. Il n’est pas évident que cela prenne, même si dans l’affaire, il réalise une forme de triangulation puisque la majorité du parti travailliste devrait également voter oui.
 

Même si dans l’affaire, David Cameron ne fait sans doute que de la communication destinée à se placer au centre du débat politique et à mettre en difficulté ses adversaires, il est plus que salutaire de montrer à tous les peuples de l’UE qu’il est parfaitement possible d’en sortir démocratiquement.

 


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