Contagion de l’extrême droite en Europe
par Juliette
vendredi 22 novembre 2013
Dans certains pays du Nord et de l’est de l’Europe, les partis d’extrême droite ont percé dans les suffrages depuis 2012. Comme les échéances électorales européennes et françaises de 2014 approchent, on assiste à un véritable déferlement des idées racistes et europhobes. Les partis traditionnels sont gangrenés par le phénomène, les barrières établies pour combattre cette idéologie extrémiste sautent dans de nombreux pays européens. Le spectre de la contagion hante le continent tout entier. Que se passe-t-il dans certains États européens ?
Un déferlement des idées racistes et europhobes du nord au sud du continent
En Norvège, les conservateurs ont établi une alliance gouvernementale avec le parti populiste de droite afin d’assurer leur accession au pouvoir. Les analystes déplorent cette coalition. Ce parti est en effet réputé pour sa ligne politique hostile à l’immigration. Cette alliance a engendré de nombreux problèmes dans cet État nordique, notamment vis-à-vis du parti chrétien-démocrate.
En Espagne, on assiste à un retour des symboles franquistes qui sont affichés sans complexes par les certains militants du parti populaire qui est actuellement au pouvoir. La barrière a sauté 35 ans après la fin de l’ère Franco dans ce pays du sud de l’Europe. Depuis le mois d’août 2013, des photos montrant des jeunes militants à côté de drapeaux espagnols incluant l’aigle franquiste ainsi que de symboles nazis envahissent Facebook et Twitter.
La Grèce est aussi touchée par le phénomène. Le meurtre de deux membres du parti néonazi Aube dorée a envenimé la situation alors que la population est déjà très éprouvée en raison des mesures de restriction mises en place par le gouvernement pour essayer d’amenuiser la dette souveraine. Les Grecs ont peur, mais préfèrent garder le silence afin d’éviter les réactions violentes des militants de ce parti marginal.
L’Italie n’est pas épargnée. Beppe Grillo, leader du mouvement populiste 5 étoiles (M5S) dévoile son vrai visage. À l’approche des élections européennes, il durcit davantage sa ligne politique pour tenter d’attirer l’électorat du parti xénophobe (la Ligue du Nord).
L’exemple français
Brignoles, une petite agglomération du Var, constitue l’exemple le plus frappant du contexte en France. 49,5% des habitants de cette ville ont voté pour l’extrême droite lors d’une élection cantonale partielle, le 6 octobre dernier. Même si cette victoire a été obtenue sur un fond d’abstention très élevée, les analystes sont enclins à croire que la vague d’extrême droite a tendance à submerger l’Hexagone.
L’Allemagne, la Hongrie et la Russie
Outre-Rhin, après son éviction du Parlement allemand le 23 septembre dernier, le FDP (parti libéral-démocrate) se trouve actuellement dans une situation très difficile. À l’approche des élections européennes, son nouveau président n’hésiterait pas à faire de la démagogie populiste en misant sur les objectifs et les valeurs oubliés du libéralisme.
Une métamorphose est également en train de se produire en Hongrie où le parti Jobbik monte en puissance. Au mois de mai 2013, malgré une interdiction du premier ministre, la justice a donné son autorisation à la tenue d’une manifestation antisémite à Budapest.
En Russie, Alexeï Navalny, principal opposant au Président Poutine ne tente plus de cacher sa sympathie pour l’extrême droite. Il a obtenu le soutien de nombreuses entités politiques qui surfent sur la vague de la xénophobie.