Dans l’UE, le Bio est toujours moins Bio

par Laurent Herblay
vendredi 16 juin 2017

Nous avons déjà eu droit aux bananes dollars prétenduement bio qui ont réussi à interdire une campagne de publicité des bananes de Martinique et de Guadeloupe, alors que ces dernières nous épargnent pas moins de 14 pesticides que leurs cousines dollars utilisent. Aujourd’hui, l’Union Européenne croit bon d’assouplir les règles du label Bio. Un choix qui en dit long sur cette UE.

 

Au service des multinationales, enfumage des citoyens
 
Il est dommage que la nouvelle soit passée trop discrètement dans l’actualité, si ce n’est quelques médias comme 20 minutes ou L’Humanité. Ce dernier nous révèle que les cartons de l’UE contiennent le projet d’autoriser la culture Bio hors-sol ! Mais ce n’est pas tout, les eurocrates proposent de ne plus déclasser les productions Bio contaminées par des pesticides. Et enfin, ils proposent de passer de 2 contrôles par an, dont un inopiné, à un tous les deux ans ! Une bonne partie du secteur craint « des dérapages ». Il faut savoir qu’ils ont déjà autorisé la présence de 0,9% d’OGM dans le Bio pour permettre le transport du Bio dans les mêmes contenaires que ceux qui transportent les OGM…
 
Bien sûr, une décision n’a pas encore été prise, mais on a vu que dans le cas du glyphosate ou des OGMs de Monsanto, cela n’est pas forcément bon signe, les eurocrates disposant d’effarants dispositifs pour faire passer leurs propositions. Mais ici, ce qui est frappant, c’est à quel point cela est révélateur sur cette construction européenne. Ici encore, elle montre qu’elle ne fait que défendre les intérêts des multinationales, qui sont probablement à la manœuvre pour faciliter et industrialiser leur approvisionnement en produits dits Bio. Mais ce faisant, elle trahit tous les citoyens en ne cessant de travestir ce que le Bio est, ne cessant de mettre de l’eau dans le vin du respect de l’environnement.
 

 

Mais outre le caractère néfaste de cette construction européenne qui ne roule que pour l’argent, une question fondamentale se pose : mais pourquoi faut-il prendre ces décisions à l’échelle européenne  ? Après tout, pourquoi un pays ne pourrait-il pas décider ce que signifie le Bio sur son territoire ? Et si certains sont prêts à inclure n’importe quoi, pourquoi faudrait-il accepter de se le faire imposer  ?
 

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