Durban II et l’Europe

par Edgar Menguy
jeudi 23 avril 2009

Nous venons de vivre le triste spectacle des dérapages inadmissibles du Président Iranien lors de la conférence Durban II contre le racisme. Les représentants des pays européens, qui avaient décidé de participer à cette conférence, ont montré leur indignation en quittant la salle pendant le discours du Président Iranien.

Cet épisode me suggère quelques idées dans le cadre de la réflexion sur les enjeux des élections européennes.

Tout d’abord, c’est l’honneur de l’Europe que de participer à une telle conférence. N’oublions pas d’où vient l’Union Européenne. Elle s’est construite à la suite de la seconde guerre mondiale qui a opposé différents pays européens mais aussi à la suite du traumatisme profond créé par la mise en œuvre de l’extermination de plusieurs millions de personnes pour des causes raciales. Il évident que la lutte contre le racisme est au cœur de l’engagement politique Européen.

Par ailleurs, en voyant les différents ambassadeurs quitter la salle, on ne pouvait s’empêcher de se dire que l’Europe doit aller plus loin. Il est évident qu’il aurait été encore plus fort d’avoir un ministre européen des Affaires étrangères qui puisse défendre une position européenne commune. Il y avait lors de cette conférence qui traite d’un sujet majeur, qui répond vraiment aux valeurs essentielles de l’Europe, l’occasion de faire entendre, haut et fort, à tous les autres pays ce qu’est l’idéal européen.

Cet épisode a été l’illustration du besoin de l’Europe de se doter d’institutions plus lisibles et plus efficaces. C’est ce que prévoit le Traité de Lisbonne. Après Durban II, il parait encore moins discutable qu’il faut le faire aboutir dans les mois à venir.

L’un des enjeux majeurs du prochain mandat européen sera de mettre en œuvre de nouvelles institutions conformes à cette volonté de lisibilité et d’efficacité. Elles devront permettre à l’Europe de peser de tout son poids lors de tous les rendez-vous au sommet et dans toutes les décisions internationales. Créer ces institutions porteuses de l’intérêt général Européen ne s’oppose en rien aux intérêts nationaux, bien au contraire ! Il permettra à chacun des membres de l’Union Européenne d’être mieux entendu, mieux défendu.

Il me semble souhaitable, et de l’intérêt de tous, d’avoir une Europe forte qui existe entre les Etats-Unis, la Chine, la Russie et les pays émergents. Cette Europe nouvelle sera mieux à même de défendre les valeurs communes des pays européens : la paix, le développement économique, la recherche, le développement durable, l’Etat de droit, et les droits de l’homme.

N’est ce pas ce que chacun peut souhaiter ?

Le blog d’Edgar Menguy

Européennes 2009


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