Grèce : entre épreuve de force et ouverture au compromis
par Laurent Herblay
jeudi 5 février 2015
Depuis quelques jours, la situation semble se tendre en Grèce, entre un Juncker qui dénie le principe même de démocratie et Alexis Tsipras qui multiplie les déclarations chocs. Mais au bout, je persiste à croire qu’un compromis devrait finir par être trouvé entre les dirigeants européens et Athènes.
Mais cette instabilité a des chances de pousser l’UE à transiger pour éteindre l’incendie grec et la révolte des citoyens contre cette construction qui torture ses enfants au nom de dogmes délirants. En effet, la Grèce a ouvert la porte des négociations en proposant une solution où il n’y aurait plus de décote de la dette, le chiffon rouge pour les pays créditeurs. Le ministre de l’économie a proposé dans le Financial Times de ne pas toucher au montant total de la dette, mais de jouer sur les modalités de remboursement, avec la création d’obligations perpétuelles, non destinées à être remboursées, mais portant intérêt, ce qui soulagerait la trésorerie, et des obligations indexées sur la croissance.
Bref, il est probable que pour survivre, les dirigeants européens seront prêts à des compromis colossaux du moment qu’ils leur permettent de donner le change, comme cela semble devoir se faire en Grèce, mais tout l’édifice européen est affaibli et il entame une lutte contre le temps qu’il ne gagnera pas.